Var-Matin (Grand Toulon)

France 3 adapte un polar autour de la rade

Librement adapté d’après L’affaire du Port d’Alon, roman du Bandolais Jean-Marie Schneider, le téléfilm tourné en partie à Porqueroll­es et La Garde sera diffusé sur France 3, samedi 4 mars

- JEAN-MARC VINCENTI jmvincenti@nicematin.fr

Des lettres de noblesse télévisuel­les pour un polar. Le tournage a eu lieu en novembre entre La Londe, l’île de Porqueroll­es à Hyères et La Garde. Adapté pour le petit écran le deuxième roman du Bandolais Jean-Marie Schneider, un policier : L’affaire du Port d’Alon, édité à compte d’auteur en 2014 aux Éditions du Scribe d’Opale, vient de connaître un second souffle. Une bourrasque même ! Depuis peu, l’ouvrage s’orne en effet d’une jaquette prestigieu­se sur laquelle est inscrit en caractère rouge « Le livre qui a inspiré le scénario du téléfilm “Le sang des Îles d’Or” ». Une jaquette illustrée d’une photo du téléfilm qui sera diffusé sur France 3, samedi 4 mars, à 20 h 55.

« Dans la lignée du Silence des agneaux »

« C’est France 3 qui me l’a offerte, sourit l’auteur qui raconte comment son oeuvre a été sélectionn­ée : Au printemps 2015, la société Grand Large Production, qui développe des films pour TF1 et France Télévision, souhaitait réaliser un long-métrage autour d’un polar du Sud, sans pour autant faire appel à une grande pointure du roman policier, mais plutôt à des auteurs régionaux. » Comme d’autres écrivains, JeanMarie Schneider, contacté, expédie ses ouvrages au comité de lecture. « En juin, trois oeuvres restaient en lice, dont deux écrites par des retraités de la police.» C’est l’avis du réalisateu­r, pressenti pour le futur tournage, qui a été décisif. Conquis, Claude-Michel Rome a même été dithyrambi­que, qualifiant L’affaire du Port d’Alon de « Pur thriller àla Silence des agneaux … Il y a pas mal de Dragon rouge dans l’histoire racontée… Où apparaît la première fois Hannibal Lecter ». Dans la foulée un contrat d’exploitati­on est signé !

Des liens avec Georges Simenon et Maigret

Certes, convient l’auteur qui a assisté à une partie du tournage et eu un droit de regard sur l’adaptation, « au fil des synopsis et scénarios, la réalisatio­n s’est éloignée de mon histoire afin, comme l’a dit Claude Michel Rome, “de rendre l’enquête plus digeste pour France 3, chaîne publique”. Néanmoins, la trame générale de l’affaire est conservée, de même que l’issue peu convention­nelle de l’enquête. » Ainsi, les contrainte­s logistique­s de la production (plus de 150 personnes et des véhicules) n’ont pas permis de filmer dans la calanque du Port d’Alon à Saint-Cyr ou sur le sentier des douaniers, lieux de l’intrigue du roman. Autre concession à l’écrit, le célèbre commissair­e Auguste Pitalugue, enquêteur récurrent au verbe pagnolesqu­e, a, par exemple, été remplacé par le commandant Sandra Pantakidis... Plus dans les critères de la chaîne publique. Par contre, en investissa­nt au large d’Hyères, la plus grande des Îles d’Or, la production a réalisé, malgré elle, un retour aux sources. L’intrigue de L’Affaire de L’Alycastre, le premier opus de la trilogie en constructi­on, paru en 2011, est en effet localisée à Bandol et Porqueroll­es. Bien avant, en novembre 2003, pour sa nouvelle Pitalugue et l’affaire de l’Alycastre, à la source de ses romans policiers, JeanMarie Schneider a été récompensé par un prix spécial du jury du concours d’écriture « Rififi à Porqueroll­es », organisé par l’associatio­n Lire à Porqueroll­es, qui célébrait le centenaire de la naissance de Simenon. Le père du commissair­e Maigret qui fut un célèbre hôte de l’île et dont la belle-fille Mylène Demongeot a remis son prix à Jean-Marie Schneider... On ne pouvait rêver meilleurs auspices...

La rigueur de l’expertise scientifiq­ue

L’auteur, biologiste et enseignant à la faculté de pharmacie de Marseille, en retraite, dont l’expertise (médecine légale, toxicologi­e, ADN...) fait référence dans ses romans, en apportant une touche de crédibilit­é qui fait la différence, a en outre poussé la rigueur scientifiq­ue à son paroxysme. « J’ai relevé des incohérenc­es à la lecture du scénario et même une erreur dans un dialogue quand j’ai visionné le résultat final », glisse-t-il, bluffé par la reconstitu­tion, à l’université de La Garde, du laboratoir­e d’analyse de la police scientifiq­ue et du siège de la police judiciaire de Marseille. Pour l’heure, c’est toujours inspiré – entre autres – par des auteurs comme Andréa Camilleri (commissair­e Montalbano), Pierre Magnan (commissair­e Laviolette) ou le Prix Goncourt Pierre Lemaitre (commissair­e Verhoeven), mais aussi par Freud et Lacan, que JeanMarie Schneider est en passe de mettre un point final à l’ultime roman des enquêtes du commissair­e Pitalugue : L’affaire de la Boursoufle, qui sortira dans deux ou trois mois. L’occasion, loin de l’adaptation télévisuel­le qui s’en éloigne, de (re)découvrir dans toute sa subtilité l’oeuvre de l’infatigabl­e président du cercle des auteurs bandolais.

 ?? (Photo Fabien Azou) ?? Le deuxième et gros roman de  pages de Jean-Marie Schneider, président du cercle des auteurs bandolais, a été adapté pour un téléfilm d’ h , diffusé sur France .
(Photo Fabien Azou) Le deuxième et gros roman de  pages de Jean-Marie Schneider, président du cercle des auteurs bandolais, a été adapté pour un téléfilm d’ h , diffusé sur France .

Newspapers in French

Newspapers from France