Emplois fictifs : une proche de Marine Le Pen mise en examen
Après François Fillon, c’est au tour de Marine Le Pen d’être visée par une affaire d’assistants parlementaires en pleine campagne présidentielle. Dans l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, la chef de cabinet de la présidente du FN, Catherine Griset, a été mise en examen hier pour recel d’abus de confiance. En revanche, la garde à vue du garde du corps de Marine Le Pen, Thierry Légier, a été levée en fin de journée sans qu’il soit présenté aux magistrats instructeurs en l’état. Au coeur de cette affaire, une question simple : le parti d’extrême droite a-t-il mis en place un système pour que le Parlement européen prenne en charge, via des contrats d’assistants parlementaires, des salaires de cadres ou d’employés du mouvement en France? Marine Le Pen elle-même pourrait désormais être visée par ces investigations, car ces deux proches étaient salariés comme ses assistants au Parlement européen (en 2011 pour Thierry Légier, et de 2010 à 2016 pour Catherine Griset). Ils ne sont pas les seuls auxqueles s’intéressent les juges d’instruction, mais le Parlement européen considère les faits les concernant suffisamment établis pour avoir réclamé à Marine Le Pen un total de 339 946 euros de salaires qu’il considère indûment versés.
Vingt personnes concernées ?
L’enquête judiciaire ouverte en France est plus large. Avant de confier le dossier aux juges d’instruction, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire en mars 2015, après avoir été saisi par le président du Parlement européen de l’époque, Martin Schulz. A l’époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés pas moins de 20 assistants d’eurodéputés frontistes, car leurs noms apparaissaient aussi sur le dernier organigramme du parti en France. Ce qui laissait supposer que les personnes pouvaient être affectées à d’autres tâches. L’information judiciaire est ouverte pour des délits présumés d’abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé.