Notre sondage «présidentielle»: Le Pen conforte son avance au er tour
La candidature de François Bayrou à la présidentielle n’aurait-elle été qu’une variable d’ajustement ? C’est ce que l’on peut croire à la lecture du dernier sondage BVA-Salesforce réalisé pour la presse quotidienne régionale et Orange (1). Le président du Modem n’y recueillait que 6 % des intentions de vote au premier tour. « L’alliance » entre ce dernier et Emmanuel Macron risque de redistribuer certaines cartes dans les jours et les semaines à venir. L’une d’entre elles, cependant, ne semble pas vouloir changer de main : Marine Le Pen, en effet, conforte son avance au premier tour, enregistrant 27,5 % des intentions de vote.
François Fillon se stabilise
Dans un contexte marqué par l’avenir de la Sécurité sociale, la menace terroriste et la sécurité, la présidente du Front national progresse de 2,5 points depuis le mois de janvier. Elle devance Emmanuel Macron. Les déclarations de ce dernier sur la colonisation et les anti-Mariage pour tous lui coûtent certainement des suffrages, puisqu’il perd deux points par rapport au mois dernier : le leader d’En marche enregistre 21 % des intentions de vote. Le candidat LR, enlisé dans les conséquences du « Penelopegate » depuis des semaines, bénéficie d’une pause salvatrice ce moisci : après une dégringolade de 4 à 6 points, il joue des coudes avec Emmanuel Macron, avec 19 % des intentions de vote. Avec 17 %, Benoît Hamon se place en quatrième position. Il devance Jean-Luc Mélenchon de plus de 6 points. Les discussions houleuses à gauche lui sont certainement défavorables.
Électorat « indécis »
Au second tour, Marine Le Pen serait battue dans tous les cas de figure : la présidente du FN n’obtient que 39 % des intentions de vote face à Emmanuel Macron, et 45 % si elle était face à François Fillon. Mais au-delà, c’est la volatilité de l’électorat qu’il faut retenir : quatre électeurs sur dix déclarent pouvoir encore changer d’avis et ce, au premier comme au second tour. Il étaient moins de trois sur dix à la même période en 2012.
Enfin, parmi les critères de choix d’un candidat, on relèvera que 38 % des électeurs envisagent Emmanuel Macron comme un choix « par défaut » au premier tour de la présidentielle : « On choisit le moins pire… » Seuls 25 % des électeurs le choisissent pour ses propositions politiques, là où
68 % choisissent Mélenchon pour ses propositions, justement. Loin devant François Fillon (55 %) et Marine Le Pen (54 %). 1. Enquête d’opinion BVA-Salesforce pour la presse quotidienne régionale et Orange, réalisée par Internet les 19 et 20 février, auprès d’un échantillon de 940 personnes inscrites sur les listes électorales.