Alpine renaît en mode start-up
L’Alpine A110 est la star incontestée du 87e Salon de l’automobile de Genève qui ouvre ses portes au public demain. Elle signe le retour d’une marque de légende en sommeil depuis plus de vingt ans
En automobile, le passé a de l’avenir. Lancée par Carlos Tavares du temps où il était encore chez Renault – et ne pensait pas encore à racheter des marques allemandes... –, l’idée de la renaissance d’Alpine n’est plus un fantasme. Le rêve bleu de milliers de nostalgiques de la fameuse Berlinette se réalise enfin, cinq ans après le lancement du projet par Renault et treize mois après la première apparition publique du concept Alpine Vision à Monaco, sous le regard protecteur de Carlos Ghosn.
Une légende forgée sur le Monte-Carlo
Qu’elle soit bleue, noire ou blanche, l’Alpine A110 a fière allure sur son stand du salon de Genève. En guise de décor, la photo panoramique d’un col alpin enneigé rappelle que la légende Alpine s’est en partie forgée sur les spéciales du Rallye de Monte-Carlo. La petite équipe qui a travaillé au développement de l’A110 a parfaitement intégré les références au passé. Avec passion mais sans nostalgie. Tout simplement à la recherche du bon équilibre. « La renaissance d’une marque, cela n’arrive pas tous les jours », admet Eric Reymann, directeur de gamme Alpine. « Nous nous sommes efforcés de prendre en compte les attentes des clients tout en restant fidèles à l’ADN d’Alpine et en concevant une auto compacte, légère et agile. » Un regard suffit pour comprendre que l’objectif est atteint. Avec sa face avant caractéristique, ses projecteurs additionnels reconnaissables entre mille, son capot à nervure centrale et sa grande lunette arrière courant jusque sur les flancs, l’Alpine 2017 reprend avec bonheur les codes de son illustre aînée. Sa coque en alu, son arrière moderne et son habitacle contemporain mariant cuir, alu et fibre de carbone démontrent que le temps ne s’est pas arrêté pour autant au milieu des années soixante-dix. Fière de son héritage, la nouvelle A110 est bel et bien une voiture de son temps, à l’image de la petite équipe d’une vingtaine de personnes constituée pour relancer la marque. « Nous fonctionnons avec un esprit de start-up », avance fièrement le responsable marketing, Arnaud Delebecque. « Cela nous oblige à inventer de nouvelles méthodes de travail. »
commandes depuis une application mobile
Communication essentiellement digitale, utilisation des réseaux sociaux, logique de communauté : Alpine avance à contre-courant des constructeurs traditionnels. C’est d’ailleurs par le biais d’une simple application mobile que la nouvelle auto a été présentée et proposée aux clients potentiels. « La version définitive n’était pas encore figée, pas plus que le nom, la puissance ou et prix », s’amuse Eric Reymann. Résultat : en 48 h, les 1 955 exemplaires de la version de lancement Première Edition étaient déjà réservés. « Ce sont de vrais amateurs qui ont passé commande, souligne Arnaud Delebecque. Un signe ne trompe pas : 75 % des clients l’ont choisie en bleu ! » La couleur de la légende.