Var-Matin (Grand Toulon)

L’heure du bilan varois

Depuis la rentrée 2014, la nouvelle organisati­on du temps scolaire diffère d’une commune à l’autre. Une injustice pour les petits Varois qui n’ont pas tous accès aux activités périscolai­res

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Depuis la rentrée , chaque enfant est censé avoir accès à des activités périscolai­res, gratuites ou pas. Mais chaque commune a sa propre politique en la matière. Du coup, les minots ne sont pas égaux devant la réforme.

Trois ans après la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires, destinée à permettre aux enfants de mieux apprendre à l’école grâce à des journées allégées, ceux-ci ne sont pas tous logés à la même enseigne. En ajoutant une matinée (le mercredi) parce que c’est le moment où les élèves sont sensés les plus attentifs, et en raccourcis­sant la journée de classe, ce texte confie aux communes le soin de proposer et d’organiser de nouvelles activités périscolai­res (NAP). Or, d’une collectivi­té à l’autre, les options varient. Le résultat débouche sur une multitude de formules sur le territoire, avec des organisati­ons différente­s (NAP proposées sur une, deux ou plusieurs aprèsmidi par semaine).

Jusqu’à  par élève

Les intervenan­ts des NAP sont multiples : quelques enseignant­s, mais surtout des représenta­nts d’associatio­ns, animateurs, personnels territoria­ux sur la base du volontaria­t ou de façon imposée par la mairie ! Financière­ment, les familles ne sont pas non plus logées à la même enseigne. Si la gratuité est de mise dans plus de la moitié des communes, accéder aux activités périscolai­res peut coûter cher dans d’autres, que le forfait soit horaire ou annuel. Quant à l’éventail des activités, il est de plus ou moins bonne qualité d’une ville à l’autre.

La fatigue des écoliers

À l’heure d’un premier bilan, les points de vue divergent. Du côté de l’Éducation nationale, on positive et l’on met en avant les chiffres : 129 communes du Var, soit 90% de l’effectif en école publique, ont signé un projet éducatif de territoire (PEDT) et perçoivent ainsi l’aide d’État (50 € par an et par enfant). Chez les enseignant­s, les avis sont mitigés, tout comme chez les parents d’élèves. Certains mettent en avant la fatigue des enfants, d’autres le poids des organisati­ons ou la déstabilis­ation des tout-petits pris en charge par divers adultes aux missions différente­s. Le coût des NAP est également pointé du doigt par les élus, de plus en plus nombreux à en répercuter une partie sur les familles. La réforme semble ainsi augmenter les inégalités. Favorise-t-elle l’apprentiss­age, puisque c’est son but affiché ? La réponse reste pour l’instant inconnue puisqu’aucune étude ne permet de le mesurer, mais les ressentis sont assez négatifs dans l’ensemble…

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(Photos Philippe Arnassan)

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