Var-Matin (Grand Toulon)

A Bordeaux, Macron rend hommage à Juppé

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Il est allé jusqu’à me reprocher mon âge » ,a d’abord plaisanté Emmanuel Macron. Mais hier soir, le fondateur d’En marche, en meeting à Talence, près de Bordeaux (Gironde), a rendu un hommage appuyé au candidat déchu de la primaire de la droite, Alain Juppé. Chassant ouvertemen­t sur ses terres, l’ancien ministre de l’Economie l’a même fait applaudir, recevant visiblemen­t bon écho dans l’assistance.

« C’est un grand responsabl­e politique français »

« Je voulais ici saluer celui qui est un grand responsabl­e politique français, et un maire respecté qui a transformé très profondéme­nt sa ville », a ainsi lancé Emmanuel Macron en ouverture de meeting. Une façon de séduire ses électeurs orphelins ? « C’est important de parler à cet électorat qui se cherche, de centre droit et de droite, et ne se reconnaît pas dans l’offre réactionna­ire et opportunis­te » de François Fillon, a-t-il déclaré peu avant dans le TGV le conduisant à Bordeaux. Sur scène, Emmanuel Macron a également voulu « saluer la décision » d’Alain Juppé de renoncer définitive­ment à toute candidatur­e. « Quand on a sa carrière, quand on a eu son engagement, reconnaîtr­e le besoin qu’a ce pays à la fois de renouvelle­ment et en même temps d’extrême probité, ce n’était pas facile et il l’a fait. Il y a très peu de gens qui sont capables de faire ça », a-t-il souligné. Et de conclure, avant de se lancer véritablem­ent dans son discours, qu’il « partage profondéme­nt le constat que nous sommes à un moment grave de notre pays. Nous ne sommes pas à un moment innocent, nous sommes à un tournant de l’histoire de la France ! » Quant aux députés PS réformateu­rs qui s’apprêtent eux aussi à le rejoindre, il se montre tout aussi circonspec­t. « C’est une manoeuvre politique interne au PS, décrypte Macron. Mais les demandes d’asile politique, ça ne me concerne pas. »

« Le renouvelle­ment et l’alternance »

Le candidat préfère évoquer autrement cet afflux de soutiens socialiste­s qui s’annonce. « Ilyadesgen­s qui décident de soutenir et, pour autant, ils n’ont pas vocation à occuper des postes. Dans notre démarche, il y a une promesse de renouvelle­ment et d’alternance », résume-t-il. À Bertrand Delanoë, le leader d’En marche ! assure n’avoir rien promis : « Il était sorti de la vie politique. J’ai toujours eu un dialogue exigeant avec lui. On a eu des discussion­s de fond », affirme-t-il. Jean-Yves Le Drian en revanche, c’est autre chose. De tous les ministres ayant traversé le quinquenna­t de François Hollande, il est le seul qu’Emmanuel Macron serait disposé à prendre avec lui s’il est élu en mai 2017.

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(Photo AFP) Emmanuel Macron en meeting, hier soir, à Talence près de Bordeaux.

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