Var-Matin (Grand Toulon)

Paris, le match d’après

Unai Emery a été confirmé au poste d’entraîneur en dépit de l’humiliatio­n historique face au Barça, mais la fin de saison s’annonce lourdes d’enjeux

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La séquence post-traumatiqu­e débute aujourd’hui, avec un déplacemen­t à Lorient en championna­t qui a tout du match-piège .

Unai Emery confirmé mais...

Le président du Paris SG Nasser Al-Khelaïfi a renouvelé son « soutien plein et entier » à son coach Unai Emery, dans une interview au Parisien, malgré la « remontada » barcelonai­se en Ligue des champions (6-1 au retour; alors que le Barça avait été battu 4 à 0 en 8e de finale aller; du jamais vu). Mais le boss du PSG ajoute : « Nous pensons à la nécessité de relever la tête et de gagner les trophées que nous pouvons encore soulever d’ici la fin de la saison ». Emery doit donc gagner trois titres nationaux : le championna­t (Monaco est leader), la Coupe de la Ligue (finale le 1er avril contre... Monaco) et la Coupe de France (quart de finale le 5 avril contre Avranches, club de National). Et il faut rappeler que celui que tout le monde nomme Nasser avait soutenu Laurent Blanc publiqueme­nt avant de le limoger l’été dernier. A cette remarque de la presse hier, Emery a répondu : « Quand j’ai parlé avec lui (Nasser), j’ai senti sa confiance ». Emery a par ailleurs indiqué qu’il n’avait pas songé à démissionn­er : « J’ai traversé beaucoup de mauvais moments dans ma carrière, si j’avais renoncé à chaque fois je serais à la maison depuis longtemps ».

Direction en première ligne

« Dans un tel échec, chacun à sa responsabi­lité, moi en tant que président, mais aussi les dirigeants du secteur sportif », analyse par ailleurs Nasser. Le président du PSG peut-il lui-même être menacé ? «Les Qataris ont investi au Paris SG en se donnant 4, 5, 6 ans pour devenir champions d’Europe », avait expliqué le 13 février Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro et co-auteur notamment de « Qatar, les secrets du coffrefort ». « S’ils ne le sont pas, il pourrait y avoir une réévaluati­on de leur investisse­ment avec un Nasser qui, faute de résultats, pourrait être remplacé », poursuivai­t le journalist­e. Mais quand Nasser, proche de l’émir, évoque les « dirigeants du secteur sportif » ,les regards se tournent vers Patrick Kluivert, directeur du football et Olivier Letang, directeur sportif. Il fallait remplacer cet été David Luiz, reparti à Chelsea, et Zlatan Ibrahimovi­c, parti à Manchester United. Ni défenseur central, ni grand attaquant ne sont venus. « Les grands joueurs ne jugent pas un club sur un seul match », insiste « NAK » dans Le Parisien en évoquant le prochain mercato d’été. Mais les très grands joueurs - Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Neymar, qui fut le héros de la « remontada » - semblent aujourd’hui inaccessib­les.

Joueurs exposés

Dans son entretien, le président du PSG évoque seulement la responsabi­lité des « joueurs » à Barcelone, sans donner de nom en particulie­r. Mais plus loin, « NAK » ajoute : « avec lui (Emery), nous allons parler des changement­s qui seront nécessaire­s à l’intersaiso­n ». Le marché d’été sera sans doute animé. Certains pourraient avoir envie d’ailleurs : Blaise Matuidi voulait rallier la Juventus l’été dernier. En février, l’agent de Marco Verratti, Donato Di Campli, expliquait que son protégé voulait « gagner la Ligue des champions avec le PSG ». Mais aussi que « si ce n’est pas possible au PSG, alors il le fera ailleurs ». D’ici là, la pression va peser sur les épaules des joueurs parisiens, sommés de réagir. « S’ils flanchent, ils auront donné raison aux gens qui les critiquent », résume un ancien de la maison PSG, Antoine Kombouaré, ex-joueur et entraîneur parisien, aujourd’hui coach de Guingamp. Dans le collimateu­r des chroniqueu­rs, il y a le capitaine Thiago Silva. Il n’était pas là - blessé - à l’aller remporté 4 à 0 et n’a jamais paru en mesure de transcende­r son groupe au naufrage au retour au Camp Nou. Nasser parle d’ailleurs de « l’éclosion de Kimpembe » , qui l’avait remplacé à l’aller. Emery s’est refusé devant la presse hier à analyser le match de Silva : « Quand je gagne je n’aime pas parler d’un joueur en particulie­r. Quand je perds, je n’aime pas parler d’un joueur en particulie­r ».

 ?? (Photo AFP) ?? Après la soirée cauchemar à Barcelone, Thiago Silva et ses partenaire­s sont dans l’obligation de réagir à Lorient, dernier de Ligue , ce soir ( heures).
(Photo AFP) Après la soirée cauchemar à Barcelone, Thiago Silva et ses partenaire­s sont dans l’obligation de réagir à Lorient, dernier de Ligue , ce soir ( heures).

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