« Un plan de recrutement de personnels médicaux »
Comment expliquez-vous que l’hôpital soit devenu une entreprise rentable comme les autres, où l’on incite à faire des examens qui ne servent à rien ? Il faut parvenir à un fonctionnement mixte. Certains actes peuvent être tarifés à l’activité, mais pour d’autres ce n’est pas possible. Je suis donc favorable à un financement mixte, qui tienne compte des spécificités des missions de l’hôpital, comme c’est le cas par exemple pour les soins palliatifs, pour le sortir de la logique de rentabilité. Aujourd’hui par exemple, dans certains établissements d’accueil de personnes âgées dépendantes,
on demande au personnel d’effectuer la toilette intime des résidents en dix minutes au lieu des vingt-cinq minutes nécessaires. On est à la limite de la maltraitance. Les critères de rentabilité ne peuvent pas être ceux qui déterminent les conditions de prise en charge des patients ou des personnes âgées. Je fais donc deux propositions: sortir du tout TA (tarification à l’activité, Ndlr). Et ensuite, qu’on ait un plan de recrutement de personnels médicaux et administratifs. J’ai proposé, cela coûtera un milliard d’euros, qu’il y ait une allocation bien vivre en EHPAD qui y réduise le reste à charge. Celui qui est aujourd’hui confronté à un parent pris en charge en EHPAD a en effet intérêt à avoir un bon salaire ou de solides économies. Dire à quelqu’un, qui a bossé toute sa vie pour transmettre un peu d’épargne à ses enfants, qu’il doit la liquider pour cela n’est pas normal. Je veux donc aussi consacrer un milliard, prélevé sur le surcoût de deux milliards d’euros des personnes soignées à l’hôpital qui n’ont rien à y faire, à des recrutements d’effectifs dans les maisons de retraite.