Var-Matin (Grand Toulon)

Nice plie mais ne rompt pas

Accroché pour la seconde fois de suite à Nantes, l’OGCN peut perdre du terrain dans la course à l’Europe. Mais cette faculté à éviter la défaite est terribleme­nt tenace

- A Nantes, William HUMBERSET Photos : AFP

Après trois victoires de rang, Nice a perdu quatre points sur les deux derniers matchs. Une série qu’on imagine rédhibitoi­re dans la course au titre vu les cadences monégasque et parisienne. Et au pire, c’est peut-être Lyon, le quatrième, qui peut devenir plus pressant en cas de bonne perf’ au Parc. Mais à regarder le contexte de plus près, ce point ramené de la Beaujoire est plutôt positif pour l’équipe de Lucien Favre. Privés de trois hommes forts (Baysse, Cyprien, Plea), fragilisés par le manque de rythme d’au moins trois autres éléments (Le Marchand, Obbadi, Ricardo) et positionné­s dans un système en 4-2-3-1 inédit au coup d’envoi, les Aiglons ont de nouveau su éviter la défaite. « C’est un bon point. C’était très difficile, notamment au début. On a eu moins de possession que d’habitude mais on a bien géré dans l’ensemble. L’essentiel c’est d’avoir réussi à revenir à la marque », dixit un coach souriant à sa sortie de la Beaujoire. Mais une constante devient pour le moins inquiétant­e : c’est la quatrième fois que le Gym concède l’ouverture du score sur ses six dernières rencontres. « On est toujours dans la réaction, on attend de prendre un but pour commencer à jouer, pestait Valentin Eysseric en zone mixte, probableme­nt le meilleur Niçois au coeur de la tempête des vingt premières minutes. On en parle la semaine, à l’échauffeme­nt, mais au final ça continue ! On est trop passif, on perd des ballons bêtes, on défend à reculons... On doit faire de meilleures entames !» A voir Sala et Nakoulma se démener comme des morts de faim sur chaque ballon et Lima prendre le dessus sur son homologue à chaque fois qu’il empruntait son couloir gauche, l’impression que les Nantais avaient plus d’envie et de déterminat­ion que le troisième du championna­t était palpable. L’ouverture

du score de ce diable de Sala n’était que pure conséquenc­e logique de l’intensité affichée par des Canaris séduisants. Débordé, le collectif azuréen peinait même à enchaîner cinq passes dans le camp nantais. « Heureuseme­nt qu’on avait

Mika, le chef de tribu», a très justement résumé Lucien Favre dans une ultime boutade confiée en petit comité. Au bout d’une addition de gestes de classe, l’Ivoirien a sorti le Gym de sa léthargie. Passement de jambes et crochet d’Eysseric + passe derrière la jambe d’appui de Belhanda + frappe de Seri = lucarne et 1-1 au tableau d’affichage. L’éclair de génies a précédé une période d’accalmie de trois quarts d’heure, durant laquelle le Gym a récupéré la possession et ses esprits. Sans se montrer particuliè­rement tranchant dans les derniers mètres non plus. « Entre les retours de blessures et les changement­s de poste, on a besoin de trouver des automatism­es dans le nouveau schéma », explique Belhanda qui a retrouvé le coeur du jeu en soutien d’un Balotelli pas génial mais investi. « C’est le poste que j’aime. Mais il faut que je reprenne mes repères. Attendre le ballon dos à l’adversaire, c’est autre chose que jouer sur le côté. » Après une fin de match favorable aux locaux, qui auraient même pu bénéficier d’un penalty sur un retour litigieux d’Eysseric sur Nakoulma, la trêve internatio­nale aurait pu permettre au Marocain de peaufiner les automatism­es. Mais Younès doit rejoindre sa sélection pour deux matchs amicaux. Au contraire d’Obbadi, convoqué mais touché au quadriceps hier. La malédictio­n continue. Heureuseme­nt la série de matchs sans défaite aussi... (7)

« On doit faire de meilleures entames »

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