Var-Matin (Grand Toulon)

Des Bleus au bout du suspense !

Renversant ! Après 20 minutes de temps additionne­l et une fin de match irrespirab­le, le XV de France a fait plier le pays de Galles, pour conclure son Tournoi dans la souffrance mais en beauté

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Les quelque 78000 spectateur­s, et les millions de téléspecta­teurs, se souviendro­nt sans doute dans quelques années encore de cette fin de match folle. Vingt minutes d’arrêts de jeu, des mêlées à n’en plus finir, des fautes à répétition des Gallois qui ont changé plusieurs fois de piliers, un imbroglio après le carton jaune de Samson Lee, un Stade de France incandesce­nt, des bancs debout... et au bout du bout, l’essai en force accordé dans un premier temps au talonneur remplaçant Camille Chat, et finalement réattribué à Chouly, pour libérer l’enceinte de Saint-Denis. Pour permettre aux Bleus de terminer la compétitio­n avec un bilan positif, avec trois victoires, après celles acquises face à l’Écosse (22-16) et en Italie (40-18). Pour deux défaites, en Angleterre (16-19) et en Irlande (9-19). Elles sont oubliées, dans l’immédiat, après cette victoire totalement irréelle. Laquelle, au passage, a égayé une semaine tourmentée pour le rugby français après les remous du projet de fusion entre le Racing 92 et le Stade Français. En fusion, le Stade de France l’a donc été pour assister à la première victoire des Bleus face au XV du Poireau depuis la demi-finale de la Coupe du monde 2011 (9-8).

Sur le podium

Un succès qui leur permet au passage de terminer sur le podium du Tournoi pour la première fois depuis 2011, et de rester dans le deuxième chapeau le 10 mai lors du tirage au sort de la Coupe du monde au Japon. Et d’ainsi tirer, a priori, un groupe moins compliqué. Ils semblaient pourtant se diriger vers une sixième défaite de suite face aux Dragons rouges, lorsque le buteur et arrière gallois Leigh Halfpenny a porté l’avance de son équipe à cinq points, après une nouvelle pénalité à moins de dix minutes de la fin (71e). Encore plus lorsque Noa Nakaitaci, par ailleurs très en jambes, a commis un enavant sur ce que l’on pensait être la dernière attaque française, trois minutes plus tard. Mais face à des Gallois sur les rotules, à bout de souffle, ils n’ont pas abdiqué, revenant dans leur camp, dynamisés notamment par l’entrée en jeu au poste de demi de mêlée d’Antoine Dupont, pour sa deuxième sélection à l’âge de 20 ans.

Une entame de feu

Le XV de France a donc fait preuve d’une incroyable force de résilience, de caractère. Mais aussi, jusqu’à cette fin de match, des mêmes défauts affichés pendant la compétitio­n: un manque de patience, de maîtrise et de lucidité. En tête de dix points après un excellent début de

rencontre, concrétisé par un essai de Rémi Lamerat (7e) et une pénalité de Camille Lopez (15e), il a ainsi laissé progressiv­ement les Gallois revenir dans le match puis passer en tête. Certes, le carton jaune dont a écopé Virimi Vakatawa (19e) pour un en-avant volontaire à proximité de sa ligne, alors que Wayne Barnes avait simplement sifflé une pénalité sur la même situation quelques minutes plus tôt en faveur des Bleus, ne les a pas aidés. Mais ils ont été ensuite incapables de mettre la main sur le ballon de la 15e à la 30e minute, par de nombreuses scories (en-avant, ballons perdus par manque de soutien, etc). Il y a aussi eu cette séquence juste après le repos, durant laquelle ils se sont précipités pour jouer vite à la main une pénalité (45e) à cinq mètres de la ligne galloise, alors

qu’ils auraient pu prendre les trois points pour repasser en tête (9-10). En-avant gallois, puis pénalité pour le XV de France en mêlée, qui choisit de nouveau la mêlée au lieu de tenter les trois points. Résultat: pénalité pour le pays de Galles. Cela aurait pu être le tournant du match. Il n’en a rien été, par la victoire et surtout l’incroyable scénario qui y a mené!

 ?? (Photos AFP) ?? Tout au bout de  vingt minutes d’arrêts de jeu irrespirab­les, Damien Chouly, poussé par son pack, s’écroule derrière la ligne. L’arbitre anglais Wayne Barnes accorde l’essai. Les Français peuvent exulter.
(Photos AFP) Tout au bout de  vingt minutes d’arrêts de jeu irrespirab­les, Damien Chouly, poussé par son pack, s’écroule derrière la ligne. L’arbitre anglais Wayne Barnes accorde l’essai. Les Français peuvent exulter.

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