Var-Matin (Grand Toulon)

Une école de la  àeToulon chance ouvre

Main tendue, engagement réciproque, accompagne­ment intensif et motivation. Voilà le credo de cette école ouverte aux 18-25 ans en échec d’insertion. Les entreprise­s ont répondu présent

- SONIA BONNIN sbonnin@varmatin.com

Ce sont eux. Les premiers stagiaires de l’école de la deuxième chance. Ils ont le visage d’une jeunesse, non pas démotivée, mais en rupture après un échec. Sans diplôme, ni qualificat­ion. Des jeunes largués loin de l’emploi. Depuis le 13 mars, la première école de la deuxième chance (E2C) a ouvert dans le Var. Elle se trouve à Toulon, sur le campus de la Grande-Tourrache. La première promotion rassemble 15 jeunes gens de moins de 25 ans. Hier après-midi, en préfecture du Var, ils ont joué « les maîtres de cérémonie ». La présentati­on officielle a réuni autour des représenta­nts de l’État, porte-paroles du monde économique, et élus locaux. Tous ont été à la manoeuvre pour que l’école voie le jour (lire cidessous). Maintenant, c’est aux jeunes de montrer ce dont ils sont capables.

Grégoire Assensi  ans, La Farlède

Le regard posé, Grégoire Assensi « se sent poussé de voir tous ces gens derrière [lui]». « Mon cursus est des plus classiques », annonce-t-il. Il «a loupé le bac section éco » ,a tenté « une mise à niveau arts appliqué », mais n’a pas réussi à mettre à profit sa fibre artistique. Déscolaris­é, sans diplôme, il cherche sa voie, mais il est déjà ravi. Il a obtenu un premier stage, après une semaine d’école de la 2e chance.

Shérazade Boukhchima  ans, Toulon

«J’ai arrêté l’école à 15 ans, j’étais en troisième. Mon apprentiss­age, l’entreprise n’allait pas, j’allais rien apprendre. J’ai arrêté.» Même si elle a « toujours eu confiance en [elle] », Shérazade Boukhchima cherche une nouvelle chance : « Ne pas refaire les erreurs.»

Johanna Marmont  ans, Cuers

Elle a touché au sport de compétitio­n, au tatouage, au monde de l’équitation. Johanna Marmont dit de son parcours qu’il est « vague » . « J’ai flanché au niveau de mes cours. » C’était en seconde générale. Pour elle, «on a toujours une chance dans la vie, tant qu’on reste positif et qu’on veut montrer le meilleur de soi ». Mais elle ne se sent pas de « faire le chemin seule ».

Bastien Dejardin  ans, La Garde

« Mon parcours, je l’ai fait sur plusieurs branches. » Bastien Dejardin a la tchatche, « le bagou ». Il se voit dans la vente, « mais c’est encore brouillon ». Il a fait de la cuisine,

du BTP – « l’hor reur » – et a arrêté un CAP en alternance. Avoir une deuxième chance ? «Ça voudrait dire que j’ai grillé ma première chance, et ça, j’aime pas. » « Je pense qu’ici, ils nous font confiance. Et ils sont raison ! » ajoute-t-il avec fierté.

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(Photos Hélène Dos Santos) Ils sont les visages des stagiaires de l’école de la e chance qui vient d’ouvrir à Toulon. Parcours croisés.

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