Quel avenir pour le Stade Français ?
Dépôt de bilan, vente ou statu quo, avec un budget réduit ? Après l’abandon du projet de fusion avec le Racing , l’avenir du Stade Français demeure extrêmement incertain, à un peu plus de deux mois de la fin de saison à l’issue de laquelle son propriétaire pourrait partir.
Un club sous perfusion
Le rocambolesque épisode de la fusion a au moins eu le mérite de mettre en lumière la fragilité du club, champion de France à quatorze reprises, la dernière fois en 2015. Le président Thomas Savare, qui l’a sauvé de la faillite à l’été 2011 avec sa famille et a depuis investi selon les sources entre 30 et 40 millions d’euros, ne cesse depuis d’éponger les dettes. Il n’a pas réussi à trouver un modèle économique viable, sur fond d’inflation de la masse salariale et de baisse des affluences. Lassé, il souhaite vendre le club mais avait indiqué vendredi n’avoir « pas rencontré de repreneur crédible dans les six dernières années, donc pas refusé d’offre ». D’où le projet de fusion avec le rival francilien du Racing 92, seul moyen selon lui d’assurer la pérennité du rugby professionnel à Paris.
Projet alternatif ?
Ce mariage abandonné, que va décider Savare? Il a indiqué dimanche qu’il resterait « jusqu’à la fin de la saison » à la tête du club, qui devra présenter entre le 1er et le 15 juin à la DNACG, le gendarme financier du rugby professionnel, des comptes équilibrés pour 2017-2018. Sous peine éventuellement d’être rétrogradé d’une division la saison prochaine. L’homme d’affaires s’est aussi montré soucieux de l’avenir du personnel administratif : « Le club, ce n’est pas que les 45 joueurs. C’est aussi cinquante salariés qui vivent de la structure pro. » Et hier, dans un entretien sur le site Internet du Parisien, il a répondu à la question « Pouvez-vous éviter désormais le dépôt de bilan ? » « J’ai présenté un projet alternatif cet hiver, avec un budget réduit, plus de jeunes, de la formation. Je n’ai pas été suivi. Les supporteurs étaient inquiets, les médias critiques, des joueurs se sont interrogés... »
Bernard Laporte cherche un repreneur
En attendant, cela s’active en coulisses pour trouver un repreneur alors que Savare a affirmé que Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du PSG football et handball, ne s’était jamais montré intéressé. D’après certaines sources, Bernard Laporte, actuel président de la Fédération et ancien entraîneur du Stade Français, serait à la pointe dans ce dossier de reprise, comme en 2011 lors du rocambolesque épisode de la FACEM. « Tout le monde bouge. Cet épisode aura au moins eu le mérite d’une chose : avant, on n’était pas sûr que Savare veuille vraiment vendre, aujourd’hui au moins c’est beaucoup plus clair et net » a expliqué une source proche du club.