À vos rangs, fixe !

C’est la dernière trouvaille de la société civile représentée par Emmanuel Macron : le retour à un service militaire supprimé voilà  ans par le colonel de réserve Jacques Chirac et que l’infatigable marcheur de la présidentielle n’a donc pas pu effectuer. Une escapade mixte qui ne durera plus douze mois mais seulement quatre semaines. Ce qui est quand même mieux que l’unique journée d’initiation à l’aide de laquelle la France éternelle se proposait de familiariser les jeunes générations avec tous les secrets d’une puissance nucléaire. Encore faudra-t-il rebâtir des casernes pour remplacer celles qui ont été démolies ou vendues, convaincre les adjudants retraités de reprendre du service et faire voter une grosse rallonge budgétaire. Faute de quoi, le nouveau service national devra avoir lieu à domicile avec revue de détail passée au petit jour par les parents, pratique des armes à l’aide des couteaux de la cuisine (modèle Nabila) et parcours du combattant organisé sous forme d’une descente accélérée de rampe dans l’escalier de l’immeuble. Juste le temps d’apprendre à distinguer un galonné de l’armée d’un voiturier de palace, un lit au carré d’un canapé-télé et la corvée de pluches d’un travail d’intérêt général. Pour que les voisins grincheux ne protestent pas contre la trompette matinale, il conviendra de leur rappeler que la levée des couleurs ne saurait avoir lieu avant le lever

des conscrits.