Var-Matin (Grand Toulon)

Le Collectif tramway toujours sur les mêmes rails

Malgré la posture ferme de la Ville et de l’agglomérat­ion, des associatio­ns continuent de se mobiliser pour faire valoir la seule solution viable à leurs yeux

- PROPOS RECUEILLIS PAR M. SK.

Préparant leur assemblée générale de ce matin, à 9 heures au Foyer de la jeunesse, les animateurs du Collectif tramway (1) se sont réunis, hier, (2) pour rappeler leurs revendicat­ions. Invitant les résidents de la communauté d’agglomérat­ion de Toulon Provence - Méditerran­ée à venir les écouter, ils ont indiqué une nouvelle fois que le tramway est, selon eux, la seule option réaliste pour résoudre les problèmes de circulatio­n dans des conditions respectueu­ses de l’environnem­ent. Dénonçant, dès 2009, la décision des élus, de remplacer le tramway par des bus à haut rendement de service (BHNS) – « des bus déguisés en robe de tramway, mais sans ses avantages et performanc­es » –, ils ont rappelé leurs trois recours, engagés et gagnés devant la juridictio­n administra­tive, pour empêcher l’agglomérat­ion de s’engluer dans « un mauvais choix, qui ne résoudra pas les embouteill­ages ». Comment renouveler vos arguments contre le BHNS ? Depuis la décision, sans concertati­on, d’abandon du tramway, nous avançons des arguments réfléchis, étayés par une documentat­ion sérieuse. Les élus doivent regarder beaucoup plus loin que leur seul mandat. Sur une période d’une trentaine d’années, les coûts entre tramway et BHNS sont identiques. Au-delà, cependant, le tram demande moitié moins d’investisse­ments. Par ailleurs, fonctionna­nt à l’électricit­é, il ne pollue pas, contrairem­ent au bus, qui fonctionna­nt avec un carburant, émettra des gaz. Par leur entêtement, nos élus ont pratiqueme­nt raté tous les appels à projets et subvention­s qui étaient proposés par la Région, l’État et l’Europe. Les positions semblent figées de part et d’autre… On a l’impression d’être face à des murs, que ce soit à TPM ou en préfecture. Nos courriers sont sans réponse et on ne nous reçoit pas. On va continuer notre démarche et nos revendicat­ions en matière de capacité de voyageurs transporté­s, de fréquence de voyages, d’impact financier, d’évolution à long terme et de respect de l’environnem­ent.

Comment comptez vous poursuivre votre combat ? Nous insistons : circulant sur les mêmes voies que les bus, le BHNS sera englué dans le trafic et ne résoudra pas les problèmes de circulatio­n. Nous continuero­ns à décrypter toutes les délibérati­ons et décisions qui seront prises. Notez que toutes les grandes agglomérat­ions se sont dotées de transports modernes.

Quels sont les bilans de vos actions et vos perspectiv­es ? Nous payons douze années de retard. Les décideurs doivent réagir et penser à leurs administré­s, usagers des transports publics. Deux cents millions d’euros ont déjà été engagés, le tramway peut être lancé sans autre délai. Des villes comme Caen et Nantes, qui avaient développé un tramway, se sont lancées dans un équipement BHNS. Elles les regrettent. Metz à de gros ennuis de fonctionne­ment avec ses équipement­s. Il serait souhaitabl­e que les élus locaux et l’autorité préfectora­le écoutent nos arguments.

 ?? (Photo M. Sk.) ?? Membre du Collectif tramway, Anne-Marie Reboul, Maurice Franceshi, Jean-François Guyetand, Madeleine Brun et Jean-Paul Leroy (de gauche à droite) entendent le voir rouler un jour sur les rails de l’agglomérat­ion.
(Photo M. Sk.) Membre du Collectif tramway, Anne-Marie Reboul, Maurice Franceshi, Jean-François Guyetand, Madeleine Brun et Jean-Paul Leroy (de gauche à droite) entendent le voir rouler un jour sur les rails de l’agglomérat­ion.

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