Carmen Martinez rattrapée par l’Espagne, au Colbert
À travers son nouveau programme consacré à l’Espagne, elle chante l’histoire d’un pays aux cultures mêlées, un peu à son image. Carmen Martinez, guitariste classique sera en concert dimanche au Colbert. Chansons séfarades traditionnelles et catalanes y côtoieront des morceaux de grands compositeurs comme Isaac Albeniz (1). Cette concertiste italienne de 36 ans, née en Toscane installée depuis quelques années à Toulon (2), avoue de vieilles origines espagnoles. « On est tous un peu européens, en Italie, dont l’unification n’est pas si vieille. Mes parents sont du sud, où il y a eu effectivement des Espagnols. Si d’un certain côté, les premières compositions de guitare que j’ai entendues étaient de la musique espagnole, mon père était aussi un passionné d’opéras, collectionnant de vieux vinyles ».
La force de la technique
L’hommage à Debussy, par Manuel de Falla, qu’elle interprétera a enfin donné une place digne de ce nom à la guitare dans la musique classique. « Elle reste pourtant peu jouée dans les théâtres», déplore-t-elle. De l’école française, qu’elle a suivie, elle a retenu cette façon haute de positionner sa guitare, « mais je me suis approprié cette position en la tenant plus haute», explique-telle. Trop peu de femmes encore se choisissent cet instrument, « où il faut de la force », reconnaît-elle et qui sied tant aux hommes. « Mais après, à travers la technique, on peut compenser». Elle, joue par coeur, détestant les partitions. En cours de flamenco, un prof lui disait bien «tu peux toujours l’étudier, mais tu ne trouveras pas de travail, sauf si tu danses ». C’était oublier que les accents de ce dernier peuvent résonner jusque dans les morceaux de folklore espagnol, que l’on retrouvera dans ce récital, dédié plus largement à la musique romantique.