Var-Matin (Grand Toulon)

PROPOS RECUEILLIS PAR V. ALTHUSER, A. AMARANTINI­S ET R. DARODES

Déjà cité balnéaire, La Seyne revendique son passé ouvrier tout en misant sur un tourisme plus haut de gamme, avec hôtels quatre-étoiles, casino de jeux et nouveaux loisirs

- VALENTINI ALTHUSER, ANTHONY AMARANTINI­S, RÉMI DARODES

La Seyne se réveille et se révèle ! » C’est le slogan de Christian Pichard, adjoint au tourisme de la ville. Après l’effondreme­nt des chantiers navals, La Seyne a dû réinventer son modèle économique en capitalisa­nt sur la mer et le soleil. Mais pas question d’oublier son patrimoine industriel, colonne vertébrale de ce nouveau développem­ent touristiqu­e. «On ne veut pas vendre que des cigales en terre cuite», ironise le maire, Marc Vuillemot. Le seul édile PS de la rade compte sur les particular­ités de sa ville pour se démarquer dans un départemen­t où l’offre touristiqu­e est déjà pléthoriqu­e. Mais La Seyne ne veut pas faire l’erreur de se limiter à un seul secteur, elle veut éviter le piège de la mono activité. « Arrêtons de nous enfermer dans le tout -tourisme. Cette activité n’a de sens que si elle s’inscrit dans une dynamique économique globale», insiste d’ailleurs Marc Vuillemot.

Une offre diversifié­e

Grâce à des prix du foncier encore abordables et un paysage préservé de la pression immobilièr­e, La Seyne séduit touristes comme investisse­urs, attirés par son identité particuliè­re. C’est le fruit d’une politique de longue haleine. La ville a obtenu, dès 2008, le statut de “station balnéaire”. Un label qui a permis au groupe Joa de rouvrir un casino “provisoire” aux Sablettes - qui avait fermé ses portes en 1992, avant d’en construire un nouveau sur le site des anciens chantiers, ouvert depuis janvier 2016. « Il est évident qu’il y a une forte histoire industriel­le dans cette ville et on a voulu l’exploiter. D’ailleurs, on retrouve cette particular­ité dans la décoration et l’architectu­re de notre établissem­ent Le restaurate­ur toulonnais Stéphane Lelièvre investit dans un projet d’hôtel haut de gamme aux Sablettes. En partenaria­t avec la chaîne « Curio - a collection by Hilton », l’établissem­ent ouvrira ses portes cet été.

Pourquoi avoir choisi La Seyne pour implanter votre quatreétoi­les ? Déjà, parce que je connais bien la région. Je gère trois établissem­ents à Toulon. Et puis, j’ai eu un coup de coeur pour La Seyne et cette bâtisse des Sablettes. A priori, cette ville n’apparaissa­it pas comme un choix évident pour un hôtel de cette gamme. Mais après coup, le cadre préservé, », souligne Dylan Peyras, directeur général du casino. Le complexe a accueilli, depuis son ouverture, plus de 300 000 visiteurs. Autre exemple de ce renouvelle­ment, le centre de loisirs de l’Atelier mécanique, dont l’ouverture est prévue en 2019. Installé dans d’anciens bâtiments des chantiers navals, ce projet confirme la volonté d’exploiter le patrimoine industriel. Témoignage de la montée en gamme, la chaîne américaine Hilton a choisi La Seyne pour ouvrir un nouveau quatre-étoiles en Provence-Alpes-Côte la collaborat­ion de l’administra­tion et des commerçant­s m’ont conforté dans mon choix.

Quel type de clientèle comptez-vous attirer ? Dans un premier temps, je pense faire venir les clients de mes établissem­ents toulonnais, notamment les habitués des Pins penchés. Grâce au réseau Hilton, on a pour objectif d’accueillir une clientèle incroyable qui n’aurait jamais imaginé mettre un jour les pieds à La Seyne. Les gens n’en reviendron­t pas, je pense que dans les années à venir, même les cailloux de la promenade des Sablettes vont être étonnés ! d’Azur dès l’été prochain aux Sablettes. L’hôtel voulu par Stéphane Lelièvre, déjà propriétai­re des Pins penchés ,un des restaurant­s les plus courus de Toulon, assiéra un peu plus le nouveau positionne­ment touristiqu­e de la ville (lire l’entretien cidessous).

Une mutation réussie

Pour leur part, les yachts en hivernage et les bateaux de croisière ont, depuis longtemps, investi les anneaux. La configurat­ion portuaire, vestige du passé industriel de La Seyne, place en effet la ville

Comment s’est déroulé le partenaria­t avec Hilton ? C’est le groupe qui m’a directemen­t contacté. Ce qui les a séduits, c’est la localisati­on de la bâtisse, le fait d’être loin du bitume et dans un cadre intact. Tout cela est introuvabl­e aujourd’hui sur la Côte d’Azur. L’hôtel des Sablettes sera le premier en France à rentrer dans la collection « Curio by Hilton ». « Curio » est une de leurs quatorze marques. Elle se distingue par son côté « petit producteur », une volonté de collaborer avec des artisans et des producteur­s locaux. comme étape incontourn­able du tourisme maritime. Elle capte d’ailleurs chaque année les deux tiers des 300 000 croisiéris­tes de la rade. À cet égard, la commune a mis en place des circuits à thème qui mettent en valeur son riche patrimoine naval, pour continuer d’attirer ces visiteurs. Pour répondre à cette demande, un nouveau terminal croisière a été inauguré en mai dernier. Symbole d’une mutation économique réussie, le port accueiller­a l’été prochain son cinq-centième navire de croisière. Un événement qui sera célébré en même temps que le centenaire du Pont transborde­ur. Ce nouvel aspect « bling-bling » n’empêche pas le tourisme populaire, qui reste la marque de fabrique d’une ville continuant de gâter cette clientèle. La commune conserve - pour l’heure - un certain nombre de parking en accès libre, et prévoit d’aménager des pistes cyclables. Sans oublier le lancement futur d’un petit train touristiqu­e, ainsi que d’un service de location de vélos.

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