PROPOS RECUEILLIS PAR V. ALTHUSER, A. AMARANTINIS ET R. DARODES
Déjà cité balnéaire, La Seyne revendique son passé ouvrier tout en misant sur un tourisme plus haut de gamme, avec hôtels quatre-étoiles, casino de jeux et nouveaux loisirs
La Seyne se réveille et se révèle ! » C’est le slogan de Christian Pichard, adjoint au tourisme de la ville. Après l’effondrement des chantiers navals, La Seyne a dû réinventer son modèle économique en capitalisant sur la mer et le soleil. Mais pas question d’oublier son patrimoine industriel, colonne vertébrale de ce nouveau développement touristique. «On ne veut pas vendre que des cigales en terre cuite», ironise le maire, Marc Vuillemot. Le seul édile PS de la rade compte sur les particularités de sa ville pour se démarquer dans un département où l’offre touristique est déjà pléthorique. Mais La Seyne ne veut pas faire l’erreur de se limiter à un seul secteur, elle veut éviter le piège de la mono activité. « Arrêtons de nous enfermer dans le tout -tourisme. Cette activité n’a de sens que si elle s’inscrit dans une dynamique économique globale», insiste d’ailleurs Marc Vuillemot.
Une offre diversifiée
Grâce à des prix du foncier encore abordables et un paysage préservé de la pression immobilière, La Seyne séduit touristes comme investisseurs, attirés par son identité particulière. C’est le fruit d’une politique de longue haleine. La ville a obtenu, dès 2008, le statut de “station balnéaire”. Un label qui a permis au groupe Joa de rouvrir un casino “provisoire” aux Sablettes - qui avait fermé ses portes en 1992, avant d’en construire un nouveau sur le site des anciens chantiers, ouvert depuis janvier 2016. « Il est évident qu’il y a une forte histoire industrielle dans cette ville et on a voulu l’exploiter. D’ailleurs, on retrouve cette particularité dans la décoration et l’architecture de notre établissement Le restaurateur toulonnais Stéphane Lelièvre investit dans un projet d’hôtel haut de gamme aux Sablettes. En partenariat avec la chaîne « Curio - a collection by Hilton », l’établissement ouvrira ses portes cet été.
Pourquoi avoir choisi La Seyne pour implanter votre quatreétoiles ? Déjà, parce que je connais bien la région. Je gère trois établissements à Toulon. Et puis, j’ai eu un coup de coeur pour La Seyne et cette bâtisse des Sablettes. A priori, cette ville n’apparaissait pas comme un choix évident pour un hôtel de cette gamme. Mais après coup, le cadre préservé, », souligne Dylan Peyras, directeur général du casino. Le complexe a accueilli, depuis son ouverture, plus de 300 000 visiteurs. Autre exemple de ce renouvellement, le centre de loisirs de l’Atelier mécanique, dont l’ouverture est prévue en 2019. Installé dans d’anciens bâtiments des chantiers navals, ce projet confirme la volonté d’exploiter le patrimoine industriel. Témoignage de la montée en gamme, la chaîne américaine Hilton a choisi La Seyne pour ouvrir un nouveau quatre-étoiles en Provence-Alpes-Côte la collaboration de l’administration et des commerçants m’ont conforté dans mon choix.
Quel type de clientèle comptez-vous attirer ? Dans un premier temps, je pense faire venir les clients de mes établissements toulonnais, notamment les habitués des Pins penchés. Grâce au réseau Hilton, on a pour objectif d’accueillir une clientèle incroyable qui n’aurait jamais imaginé mettre un jour les pieds à La Seyne. Les gens n’en reviendront pas, je pense que dans les années à venir, même les cailloux de la promenade des Sablettes vont être étonnés ! d’Azur dès l’été prochain aux Sablettes. L’hôtel voulu par Stéphane Lelièvre, déjà propriétaire des Pins penchés ,un des restaurants les plus courus de Toulon, assiéra un peu plus le nouveau positionnement touristique de la ville (lire l’entretien cidessous).
Une mutation réussie
Pour leur part, les yachts en hivernage et les bateaux de croisière ont, depuis longtemps, investi les anneaux. La configuration portuaire, vestige du passé industriel de La Seyne, place en effet la ville
Comment s’est déroulé le partenariat avec Hilton ? C’est le groupe qui m’a directement contacté. Ce qui les a séduits, c’est la localisation de la bâtisse, le fait d’être loin du bitume et dans un cadre intact. Tout cela est introuvable aujourd’hui sur la Côte d’Azur. L’hôtel des Sablettes sera le premier en France à rentrer dans la collection « Curio by Hilton ». « Curio » est une de leurs quatorze marques. Elle se distingue par son côté « petit producteur », une volonté de collaborer avec des artisans et des producteurs locaux. comme étape incontournable du tourisme maritime. Elle capte d’ailleurs chaque année les deux tiers des 300 000 croisiéristes de la rade. À cet égard, la commune a mis en place des circuits à thème qui mettent en valeur son riche patrimoine naval, pour continuer d’attirer ces visiteurs. Pour répondre à cette demande, un nouveau terminal croisière a été inauguré en mai dernier. Symbole d’une mutation économique réussie, le port accueillera l’été prochain son cinq-centième navire de croisière. Un événement qui sera célébré en même temps que le centenaire du Pont transbordeur. Ce nouvel aspect « bling-bling » n’empêche pas le tourisme populaire, qui reste la marque de fabrique d’une ville continuant de gâter cette clientèle. La commune conserve - pour l’heure - un certain nombre de parking en accès libre, et prévoit d’aménager des pistes cyclables. Sans oublier le lancement futur d’un petit train touristique, ainsi que d’un service de location de vélos.