Le centre-ville patiente aux urgences
« La rénovation est une urgence, à la fois pour la fréquentation et pour l’image. On aimerait bien que les habitants prennent plaisir à se promener dans les rues du centre, ce qui n’est pas le cas
actuellement », martèle Olivier Ricord, président de l’association des commerçants du centre-ville. À ce titre, il est chargé de l’animation commerciale dans cette zone, dont il ne peut que constater le manque d’attractivité. Propriétaire d’un magasin d’électroménager situé à proximité de la mairie, ce Seynois d’origine ne cache pas son inquiétude sur la date de réalisation des travaux « indispensables», dont le démarrage n’est pas prévu avant l’année prochaine. « Ce sera peut-être au début 2019, mais entre-temps il y a l’élection présidentielle et les législatives. On ne sait pas quelles en seront les conséquences pour la rénovation », s’inquiète-t-il. En effet, l’Etat est l’un des financeurs avec la Région, le Département et la Caisse des Dépôts de ce projet porté par Toulon-ProvenceMéditerranée.
Une urgence pour les habitants
En plein milieu de semaine, les rideaux de nombreux commerces sont baissés. Une affiche « fonds de commerce à vendre » confirme les difficultés. Ce qui explique la colère de Philippe Dray, propriétaire de Philipp Boutique, enseigne spécialisée dans les vêtements pour hommes. « Mon fonds de commerce ne vaut plus rien, peste-t-il : En 2016, mes ventes ont baissé de 15 % par rapport à l’année précédente. Aujourd’hui, on n’a plus les moyens d’avoir des employés, il n’y a plus que ma femme et moi », souligne ce natif de La Seyne. Si la situation est critique pour les commerçants, elle est tout autant pour les habitants. Le long des allées, la foule se concentre pourtant principalement aux abords des bars et des fastfood. À quelques pas de l’église, Guilietta, une résidente du centre-ville, déplore l’état vétuste des bâtiments: « Ce n’est pas conforme, c’est humide, et pourtant les loyers sont très chers ! C’est inadmissible », confie, presque gênée, la sexagénaire. Les moisissures au niveau des entrées des bâtiments et les peintures qui s’effritent confirment ses propos. «Ces rues représentent les poumons de la ville, or là, les poumons n’ont plus d’air frais », déplore Marc Quiviger, historien et président du comité d’intérêt local du centre-ville, qui rassemble 60 membres actifs. « C’est une urgence depuis deux mandats il faut agir ! Depuis quinze ans, on voit que la population s’appauvrit. » Face à ce constat, une étude réalisée par la Ville prévoit, dès l’année prochaine, le lancement d’une nouvelle OPAH (aide aux propriétaires pour la réhabilitation des biens).