A. Navarranne (FN) candidat à Toulon
C’est officiel. Le FN présente aux législatives de juin, le jeune élu toulonnais Amaury Navarranne dans la 1re circonscription – place forte d’Hubert Falco
La première circonscription du Var a quelque chose du symbole. Exclusivement toulonnaise, elle n’englobe pas toute la ville préfecture, mais se place au centre d’un échiquier politique. Comme une place forte pour celui qui tient la ville, le maire républicain Hubert Falco. À dix semaines de l’élection législative, le Front national vient de donner le nom du candidat qu’il investit sur Toulon. «Marine Le Pen l’a officialisé récemment», indique Frédéric Boccaletti, secrétaire départemental du FN. «Je suis très touché d’avoir reçu sa confiance», répond Amaury Navarranne qui sera, à 32 ans, le plus jeune candidat frontiste du Var (1).
« Rentré dans le rang »
Il renchérit: «Je ferai partie de ces bons soldats du Front. Loyaux et pugnaces. » Il est loin le temps des cantonales de 2011, quand le même Frédéric Boccaletti retirait son investiture au même Amaury Navarranne. «Il est rentré dans le rang au lendemain du congrès, il y a une discipline», réagit le premier. « Il y avait eu une décision disciplinaire. Je l’ai compris, ajoute le second. On est là pour défendre un idéal, qui dépasse les ressentiments.» La ligne est celle de Marine Le Pen, qui ne souffre pas d’une virgule. Même pour celui qui a roulé avec Bruno Gollnisch et dont il est toujours l’attaché parlementaire. Un poste à temps partiel, un «attaché local, en région», s’empresse de sourire Amaury Navarranne. Jeune élu, il siège en opposant, au conseil municipal de Toulon depuis 2014 et dans l’hémicycle de la Région depuis fin 2015.
« Préférence nationale »
Au Front national, le programme est limpide: «On abordera la campagne législative après le second tour de la présidentielle. Car rien ne sera fait sans un changement à la tête du pays, le 7 mai prochain», annonce Amaury Navarranne. Le « bon soldat » boutera les obstacles pour défendre «l’ADN du FN : le retour à la souveraineté, retour à la France sûre, à la France juste. À la préférence nationale».
Élan de la présidentielle
Pour Frédéric Boccaletti, l’enjeu est clairement celui-ci: une stratégie bâtie sur l’élection de Marine Le Pen. «Je vois un élan après la présidentielle. Les Français voudront lui donner une majorité à l’assemblée.» Comme tous les partis, le FN est allé faire ses calculs, en regardant les scores des dernières régionales, reportés par circonscription. En vue des législatives. «Je suis convaincu qu’on peut dépasser les 50 % au second tour. Il y a une grande proportion d’électeurs qui a déjà voté FN. On peut les convaincre.» Alors que le vote FN a prospéré dans les petites villes périphériques, le parti se prend à regarder avec appétit la préfecture du Var. «Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, la 1re circonscription est prenable, veut-on croire. Vu la dissidence d’un candidat, vu la dynamique de Marine Le Pen.» Ancien adjoint au maire de Toulon, Philippe Sans fait effectivement cavalier seul, à la surprise générale. « Mais si Fillon explose au premier tour de la présidentielle (comprenez, s’il ne passe pas au second) ,ilyaura d’autres dissidences », prédit Frédéric Boccaletti, en y voyant une divine opportunité. La rencontre Macron Estrosi, hier matin, aiguise encore leur appétit.