Var-Matin (Grand Toulon)

« Une pénurie d’espace pour les plus modestes »

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Ni vraiment « néo-ruraux » comme ceux qui décident de tout quitter pour venir s’installer dans le Larzac pour changer de vie, ni « Français périphériq­ues » qui s’installent dans les zones périurbain­es, les Varois et Azuréens vivent dans une situation particuliè­re, explique Jean Viard : s’ils quittent la ville, c’est surtout pour accéder à la propriété, chose qui devient de plus en plus rare aujourd’hui.

Vous dites que la voiture a beaucoup plus aménagé le territoire que n’importe quelle politique publique ces trente dernières années. Dans les années soixante, on faisait environ  km de voiture par jour. Aujourd’hui, c’est  km. La voiture a provoqué une segmentati­on sociale. On observe par exemple que certains parmi les plus modestes ont quitté Toulon pour aller dans le Haut-Var, tandis que les plus aisés ont acheté dans certains territoire­s prisés. Derrière tout ça, il y a le mythe de l’accès à la propriété, c’est-à-dire la maison avec jardin et deux voitures. Or ce modèle a vécu jusqu’aux années , où la ville est « redevenue » habitable. On le voit avec le tramway à Nice par exemple.

Quelle est la particular­ité de la Côte d’Azur et du Var ? C’est bâti partout, mais avec souvent des grands jardins. On manque donc de foncier. Il y a une pénurie d’espace pour les plus modestes.

Y a-t-il des solutions ? Construire en hauteur… À long terme, les villes ne peuvent pas se développer qu’avec des riches : on a besoin de catégories populaires. La nouvelle économie doit intégrer ces gens pour qu’ils puissent vivre en harmonie en ville.

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