Var-Matin (Grand Toulon)

Graduate Program : à la pêche aux ingénieurs de demain

- C. V.

Si chaque année, la Marine nationale recrute 3 500 jeunes français, 2017 marque un tournant avec la mise en place du Graduate Program. Une formation concentrée permettant à des élèves issus de cursus scientifiq­ues de participer à la mission Jeanne-d’Arc (stage de cinq mois en mer sur un navire). « Avant, cette mission était réservée aux élèves de l’école navale », explique l’enseigne de vaisseau Léa Colombani, chargée de recrutemen­t officier et des relations écoles du secteur sud-ouest. « Maintenant, les jeunes diplômés en provenance des écoles civiles y ont aussi accès. Cela leur offre une première partie de carrière (contrat de huit ans, Ndlr) très intéressan­te où la possibilit­é d’évolution est très rapide. Ceux qui se font remarquer par un haut niveau de potentiel, ont la possibilit­é de voir leur contrat prolongé jusqu’à vingt ans de service. » Le Graduate Program permet aussi à la Marine nationale de profiter de profils complément­aires, ayant des connaissan­ces variées au sein des équipages.

Préparer l’arrivée du Barracuda

Ce qui est important avec la mise en place de cette formation, c’est qu’il arrive quasiment au même moment que les nouveaux sousmarins nucléaires d’attaques : les Barracuda. Ces derniers (dont le premier devrait faire son appareilla­ge en 2018) remplacero­nt les navires de la classe Rubis, lancés entre 1983 et 1993. « Les Barracudas sont des concentrés de nouvelles technologi­es ,déclare le premier-maître Lomont. Les étudiants d’aujourd’hui sont nés avec elles, ils les maîtrisent beaucoup mieux. C’est pourquoi les jeunes ingénieurs constituen­t des profils très intéressan­ts pour les équipages. Ceux qui servaient sur les anciens navires sont obligés d’effacer complèteme­nt ce qu’ils ont déjà appris. Il est plus compliqué pour eux de maîtriser toutes ces nouvelles innovation­s. » Qui dit nouveaux modèles, dit nouveaux simulateur­s. Et pour l’occasion les techniques d’apprentiss­age changent aussi. « Avant, quand quelqu’un faisait une erreur dans une simulation, nos réactions étaient assez sévères, continue le premiermaî­tre. On a décidé d’être plus à l’écoute de l’humain et de comprendre les facteurs qui ont mené à l’erreur pour ainsi les rectifier lors des nouvelles tentatives. »

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En , plus de quarante postes opérationn­els ont été confiés à des diplômés issus de cursus scientifiq­ues.

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