Faïsal Arrami floué
Parfois, et curieusement, la boxe anglaise ressemble à… du patinage artistique. Si ce n’est, bien sûr, pas la discipline en elle-même, c’est le verdict versatile des juges souvent décriés. Et pour cause. Vendredi soir à Paris, à l’occasion du championnat de France des lourds, Faïsal Arrami, challenger officiel, affrontait le tenant du titre Cyril Léonet. Le Toulonnais a dominé de la tête - il a fait preuve d’autant d’intelligence que de lucidité - et de ses larges épaules le Limougeaud, qui a eu du mal à imposer son rythme tout au long des dix rounds. Le Varois en a profité pour prendre la mesure d’un adversaire moins expérimenté et de mener le combat à sa guise. Plus précis, plus rapide - et ce malgré une main cassée dès le quatrième round -, l’élève de Louis Lavaly a largement dominé les débats, touchant à de multiples reprises à la face son adversaire, certes courageux mais qui manquait de jambe et de jus.
Les uppercuts ont touché
Devant, notamment, Chris Masoe et Olivier Missoup, l’ancien champion d’Afrique des lourds légers monté dans la catégorie reine a passé ses uppercuts et placé régulièrement ses crochets face à « Aldo », le surnom de son adversaire. Le Gitan se reconnaissait presque heureux du dénouement:« Match nul, je ne méritais pas mieux. » Un bel aveu qui en disait plus long que tout commentaire. Faïsal, qui espérait rencontrer Raphaël Tronchet, le challenger officiel le 18 mai prochain, se montrait désabusé - on le serait à moins - par ce résultat particulièrement partial. Il ne cachait pas son désarroi même s’il rendait hommage à son adversaire du jour. Car parmi les trois arbitres (96-94, 94-96 et 95-95), au moins l’un d’entre eux, n’a jamais trouvé la bonne note. Il n’y a pas que le match qui devant les caméras de Canal+ Sport a été déclaré « nul ». Il y avait aussi un juge qui a certainement des problèmes de cécité.