Un collectif pour un avenir sans déchet
Lancé en début d’année, un collectif veut sensibiliser à la réduction des ordures ménagères, tout en proposant à chacun d’être acteur de ce qui relève clairement du changement d’habitude
On est à un moment où les gens se rendent compte qu’ils peuvent être moteurs. » C’est dans cet esprit qu’une dizaine de Toulonnais, d’origine ou d’adoption, ont lancé en janvier, un collectif « Zéro déchet », afin de promouvoir les initiatives en faveur de la réduction des ordures ménagères et du gaspillage. Un collectif surtout pas moralisateur. Plutôt « sensibilisateur ». Philippe Chesneau, l’un des membres et militant écologiste, estime « que 20 % des gens sont prêts ou déjà mobilisés, que 20 autres sont réfractaires ». Il faut donc aller chercher les 60 % qui n’ont « pas besoin de grand-chose pour s’engager » dans des démarches citoyennes. Quoi de mieux, dans ce but, que de les convier, mercredi prochain, à un apéritif « L’idée, précise
(1). Natalia Alonso, également membre du collectif, c’est que chacun vienne à la fois avec ses propositions d’action, avec sa vision de Toulon en 2030, mais aussi en exposant ses besoins pour réduire ses déchets. »
Trucs et astuces
La jeune femme sait que c’est en allant « dans la même direction et en partageant des valeurs», que des résultats peuvent, rapidement, être visibles. Elle en a fait l’expérience l’an passé, avec la création du collectif « Zéro déchet » de Grenoble, le deuxième de France après celui de Lyon. « Pas mal de projets concrets ont vu le jour », assure-t-elle. En tête, un composteur collectif, pour ceux qui n’ont pas de jardin, ou un café astuce, où chacun partage ses « trucs » pour produire moins de déchets. Au-delà des bonnes volontés, le collectif peut aussi compter sur le soutien du réseau « Zero Waste France », via notamment sa documentation mise à disposition. Une assise qui lui permet aussi d’être un interlocuteur crédible auprès d’acteur tels que le Sittomat, qui gère les déchets de l’agglomération. «Mercredi dernier, nous avons eu un premier contact le syndicat, souligne Philippe Leroy, un autre bénévole, et nous devrions bientôt proposer une visite guidée de ses installations : c’est le seul moyen pour les gens se rendent compte du travail que nécessite l’élimination des ordures ménagères. »
Tout bénéf’
Les particuliers ne sont cependant pas les seuls que « Zéro déchet Toulon » entend rallier à sa cause. Andrea Sethi juge que « ça doit aussi venir d’une volonté des élus ». Et Philippe Chesneau, luimême ancien conseiller régional, de renchérir : « Les institutions sont généralement sensibles à l’aspect financier : moins de déchets, c’est moins de traitement, donc moins d’argent dépensé par la collectivité et, en bout de course, une baisse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères pour les particuliers. » Tout bénef’ en somme ! Pour y parvenir, les membres du collectif toulonnais ont d’ores et déjà quelques idées : mettre des containers à verre là où il en manque – et là où ils ne dérangent pas le voisinage, en concertation avec les comités d’intérêt local – ; travailler avec les commerçants en partenariat avec l’association « Ecoscience Provence » (basée en centre Var) et son label « commerce engagé ». Nul doute qu’après une discussion à bâton rompu autour d’un verre mercredi soir prochain, les projets devraient fuser.