« Mon fils a cru que son père était mort»
Sept mois après l’agression, une seule des mères de famille assise à côté de son frère luimême victime, a eu le courage de venir s’exprimer devant les magistrats, à seulement quelques mètres des deux mis en cause. Elle a tenté de rester forte mais heurtée par une
question de la présidente (« Vous les avez bien traité de singes et d’animaux ? »), la jeune
femme fluette craque. « Je leur ai dit qu’ils se comportaient comme des animaux ! Comme des singes derrière des grilles. Rien de plus. On demandait juste du respect. Nous, notre vie, depuis ce jour-là, elle a basculé. Mon fils a vu son père tomber au sol. Du sang sortait de son crâne et il prenait des coups de pieds dans la tête. Il a cru que son père était mort… Les
autres individus prenaient de l’élan pour porter des coups. Personne ne nous a aidés. Personne
n’a dit “Arrêtez” ». Seul un homme a témoigné dans le cadre de cette affaire. L’omerta a régné. Et les deux familles ont dû déménager. Traumatisés, les enfants ne pouvaient plus
passer tous les jours sur les lieux. « Cette famille de huit personnes a eu le tort de pénétrer sur le territoire de cette bande et de répondre aux provocations sexistes », a relevé Me Arnaud Lucien, l’avocat des parties civiles.
« Une famille qui inculque la tolérance à ses enfants. Une famille qui essaie de se reconstruire. Une famille qui, ce jour-là, a voulu ramener à la sagesse des jeunes qui voulaient en découdre sans raison