Chassang, l’année d’après
Champion de France en titre avec l’Asvel, Alexandre Chassang retrouve ce soir l’Astroballe. Venu au HTV pour franchir un palier, l’ailier fort fait le point aux trois-quarts de la saison
Il donne encore l’impression d’un joueur irrégulier, mais il ne faut pas oublier qu’Alexandre Chassang n’a que 22 ans. Sa marge de progression reste énorme. Même après quatre saisons passées à l’Asvel, où il se rend ce soir pour la première fois dans le camp adverse. Auréolé du titre de champion de France, acquis au printemps dernier, l’ailier fort a depuis rejoint Hyères-Toulon. Davantage responsabilisé dans le Var, même s’il reste surtout une rotation d’Evans au poste 4, Chassang a vu ses stats suivre une courbe linéaire (4,8 pts à 51 %, 3 rebonds pour 7 d’évaluation en 18 min.). « Il reste un jeune joueur qui n’a jamais été majeur dans une équipe. Il manque donc un peu de confiance. Mais il a progressé, notamment en terme de puissance physique. S’il est plus constant, il aura du temps de jeu », encourage son coach, Kyle Milling. L’ancien pensionnaire du centre fédéral, lui, admet du bout des lèvres avoir franchi un cap dans sa manière de jouer (« j’ai moins peur »). Mais, « éternel insatisfait », il sait qu’il lui reste une montagne de travail. « Mettre des paniers à 3 points, ne pas me faire passer en un contre un, être meilleur en défense sur le poste bas, comprendre encore mieux le jeu, énumère-t-il. Et au niveau de l’impact dans les matches, je manque de régularité. »
« Ces tirs ouverts, il va falloir que je les prenne »
Auteur de deux cartons offensifs, à Antibes en début de saison (15 pts) et à Gravelines récemment (16 pts à 100 %), Alexandre Chassang est encore loin d’être libéré. « Les systèmes ne sont pas spécialement tournés vers les postes 4. Alors il faut chercher autre chose avec beaucoup d’énergie, des rebonds offensifs, des bons placements... » Petit hic : il refuse trop de shoots. « J’ai eu l’habitude de prendre des tirs ouverts, mais vraiments ouverts, explique-t-il. Là, dès qu’il y a un joueur (adverse), j’ai l’impression de ne pas être ouvert, mais quand je regarde la vidéo... Le coach et mes coéquipiers m’engueulent beaucoup là-dessus. Ça pénalise l’équipe et moi-même. Pour franchir un cap, des tirs comme ça, il va falloir que je les prenne ! » Le fameux manque de confiance évoqué par Milling... Mais impossible de lui jeter la pierre, car, à l’image de l’équipe, le natif de Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine) est jeune. Peut-être le plus grand défaut du HTV. « Il nous manque un peu de lucidité dans certains moments. On a un peu du mal à finir les matches. Il faudrait réussir à trouver à chaque fois notre idendité qu’est la défense. Ça nous aiderait à être sûr de notre force et à ne pas douter », explique Chassang. Quant à ses retrouvailles avec l’Asvel, il évoque le plaisir et les souvenirs encore bien présents des derniers playoffs et du titre. « L’Astroballe était en feu, ce qui avait été rarement le cas lors de mes quatre ans là-bas. » Mais ça, c’était l’année dernière.