Les finances de l’hôpital vont mieux
Le centre hospitalier Toulon-La Seyne a terminé l’année 2016 sur un exercice excédentaire. Cela lui permet d’envisager 2017 avec sérénité, loin des 4 millions d’euros de déficit un temps envisagé
Le personnel hospitalier, soumis aux cadences souvent infernales, ne croit plus depuis longtemps au père Noël pour alléger ses tâches. Tout comme il ne croit pas non plus aux tours de passe-passe en matière budgétaire. Pour autant… le déficit prévisionnel du budget 2017 du centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (CHITS) a été balayé en moins de trois mois. Enfin presque. L’établissement, contraint par l’agence régionale de santé, de revoir sa copie, présente désormais un déficit prévisionnel de 900 000 euros contre 4 millions d’euros, début janvier.
L’ARS revoit ses prétentions à la baisse
On s’en doute, la magie n’a rien à voir avec cette baisse prévisionnelle notable d’un déficit, pesant faiblement sur les 350 millions d’euros du budget de l’hôpital. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, l’agence régionale de santé, a revu également ses prétentions à la baisse en matière d’économies. Elle a placé la barre des économies à réaliser à 1 million d’euros au lieu de 3 millions d’euros… Ce qui, du coup, a fait baisser d’un cran la tension des représentants des personnels et des urgentistes… (lire notre édition du 1er février). Comment les gros nuages qui commençaient à planer au-dessus de l’établissement public de l’aire toulonnaise se sont-ils dispersés ? Explications.
«À l’aveugle»
Calendrier budgétaire modifié. « La réglementation ayant changé, le calendrier budgétaire a été modifié. Nous devions présenter à l’ARS un budget 2017 en décembre 2016 au lieu de le lui transmettre en marsavril 2017 », explique Michel Perrot, directeur de l’établissement.
Déficit anticipé à tort de millions d’euros « Lorsqu’on a préparé à l’automne dernier l’état prévisionnel des recettes et des dépenses 2017 (EPRD), nous n’avions pas les résultats de l’exercice de l’année 2016, celle-ci n’étant pas terminée. Nos services financiers ont été un peu pessimistes dans les prévisions en anticipant un déficit de 2 millions d’euros.» À ce moment-là, les services travaillent «à l’aveugle ». Pourquoi ? « Ils nous manquent alors trois mois d’estimations sur les facturations des séjours hospitaliers», répond le directeur.
Fin janvier : le compte est bon « Or à la fin janvier, nous connaissons les résultats définitifs de l’exercice 2016. Nous terminons sur un résultat excédentaire, soit plus de 0,3 million d’euros», précise Michel Perrot.
Bâtir un budget sereinement
Résultat : « Le fait qu’on ait terminé l’exercice 2016 à l’équilibre, nous a permis de reconstruire un budget 2017 plus sereinement », poursuitil.
Quid de l’évolution des recettes ?
Pour autant, l’établissement qui surfe, depuis quatre ans, sur l’équilibre, n’est pas à l’abri d’être en déficit en 2017. La raison ? L’évolution des dépenses, de l’activité, et des recettes dont il faut tenir compte. Trois courbes financières clés lorsqu’on bâtit un budget. « Si l’une des trois n’est pas au rendez-vous, le budget 2017 sera déséquilibré, prévient Michel Perrot. On nous demande de maîtriser la dépense. Mais si l’activité faiblit ou reste stable, et si les recettes diminuent, cela déséquilibrera le budget, met-il en garde. La dépense devient la variable d’ajustement sur le niveau
des recettes que l’on ne maîtrise pas du tout. » C’est là que le bât blesse. L’hôpital n’a pas de prise sur l’évolution statutaire et salariale des personnels, ni sur la baisse de la tarification à l’activité, ou encore sur la réforme de la tarification dans le domaine de l’ambulatoire, réforme qui fait déjà grincer des dents à la fédération hospitalière. Celle-ci va conduire, selon le directeur, à une perte financière pour les établissements. Le ciel au-dessus du CHITS s’est peut-être éclairci, mais l’orage peut gronder à tout moment….