Var-Matin (Grand Toulon)

Les finances de l’hôpital vont mieux

Le centre hospitalie­r Toulon-La Seyne a terminé l’année 2016 sur un exercice excédentai­re. Cela lui permet d’envisager 2017 avec sérénité, loin des 4 millions d’euros de déficit un temps envisagé

- CATHERINE PONTONE cpontone@nicematin.fr

Le personnel hospitalie­r, soumis aux cadences souvent infernales, ne croit plus depuis longtemps au père Noël pour alléger ses tâches. Tout comme il ne croit pas non plus aux tours de passe-passe en matière budgétaire. Pour autant… le déficit prévisionn­el du budget 2017 du centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne (CHITS) a été balayé en moins de trois mois. Enfin presque. L’établissem­ent, contraint par l’agence régionale de santé, de revoir sa copie, présente désormais un déficit prévisionn­el de 900 000 euros contre 4 millions d’euros, début janvier.

L’ARS revoit ses prétention­s à la baisse

On s’en doute, la magie n’a rien à voir avec cette baisse prévisionn­elle notable d’un déficit, pesant faiblement sur les 350 millions d’euros du budget de l’hôpital. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, l’agence régionale de santé, a revu également ses prétention­s à la baisse en matière d’économies. Elle a placé la barre des économies à réaliser à 1 million d’euros au lieu de 3 millions d’euros… Ce qui, du coup, a fait baisser d’un cran la tension des représenta­nts des personnels et des urgentiste­s… (lire notre édition du 1er février). Comment les gros nuages qui commençaie­nt à planer au-dessus de l’établissem­ent public de l’aire toulonnais­e se sont-ils dispersés ? Explicatio­ns.

«À l’aveugle»

Calendrier budgétaire modifié. « La réglementa­tion ayant changé, le calendrier budgétaire a été modifié. Nous devions présenter à l’ARS un budget 2017 en décembre 2016 au lieu de le lui transmettr­e en marsavril 2017 », explique Michel Perrot, directeur de l’établissem­ent.

Déficit anticipé à tort de  millions d’euros « Lorsqu’on a préparé à l’automne dernier l’état prévisionn­el des recettes et des dépenses 2017 (EPRD), nous n’avions pas les résultats de l’exercice de l’année 2016, celle-ci n’étant pas terminée. Nos services financiers ont été un peu pessimiste­s dans les prévisions en anticipant un déficit de 2 millions d’euros.» À ce moment-là, les services travaillen­t «à l’aveugle ». Pourquoi ? « Ils nous manquent alors trois mois d’estimation­s sur les facturatio­ns des séjours hospitalie­rs», répond le directeur.

Fin janvier : le compte est bon « Or à la fin janvier, nous connaisson­s les résultats définitifs de l’exercice 2016. Nous terminons sur un résultat excédentai­re, soit plus de 0,3 million d’euros», précise Michel Perrot.

Bâtir un budget sereinemen­t

Résultat : « Le fait qu’on ait terminé l’exercice 2016 à l’équilibre, nous a permis de reconstrui­re un budget 2017 plus sereinemen­t », poursuitil.

Quid de l’évolution des recettes ?

Pour autant, l’établissem­ent qui surfe, depuis quatre ans, sur l’équilibre, n’est pas à l’abri d’être en déficit en 2017. La raison ? L’évolution des dépenses, de l’activité, et des recettes dont il faut tenir compte. Trois courbes financière­s clés lorsqu’on bâtit un budget. « Si l’une des trois n’est pas au rendez-vous, le budget 2017 sera déséquilib­ré, prévient Michel Perrot. On nous demande de maîtriser la dépense. Mais si l’activité faiblit ou reste stable, et si les recettes diminuent, cela déséquilib­rera le budget, met-il en garde. La dépense devient la variable d’ajustement sur le niveau

des recettes que l’on ne maîtrise pas du tout. » C’est là que le bât blesse. L’hôpital n’a pas de prise sur l’évolution statutaire et salariale des personnels, ni sur la baisse de la tarificati­on à l’activité, ou encore sur la réforme de la tarificati­on dans le domaine de l’ambulatoir­e, réforme qui fait déjà grincer des dents à la fédération hospitaliè­re. Celle-ci va conduire, selon le directeur, à une perte financière pour les établissem­ents. Le ciel au-dessus du CHITS s’est peut-être éclairci, mais l’orage peut gronder à tout moment….

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(Photo doc. L. M.) L’hôpital connaît depuis cinq ans un accroissem­ent de l’activité, notamment aux urgences (+  %). Résultat, l’année s’est achevée sur un excédent de   euros, ce qui a permis au centre hospitalie­r intercommu­nal d’améliorer ses perspectiv­es pour .

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