« Un droit mais aussi un devoir »
Le vote de Damien n’est (presque) un secret pour personne : le jeune homme de 19 ans, originaire de l’arrière-pays grassois et élève au lycée hôtelier Anne-Sophie Pic à Toulon, est encarté LR.
Pas facile non, d’assumer le choix de Fillon ? « J’ai douté bien sûr. Et puis, à force d’en discuter avec d’autres représentants LR, je suis arrivé à la conclusion que tout le monde peut faire des erreurs. Quand je réfléchis, je suis d’accord avec les idées qu’il porte, avec le parti qu’il incarne. Et pour l’instant, il a aussi droit à la présomption d’innocence… » S’inscrire sur les listes électorales était «un devoir » pour le jeune homme, qu’il a accompli à 18 ans tout rond. « Du coup, j’ai déjà voté pour les primaires de la droite et du centre .» « Voter c’est un droit mais aussi un devoir, ajoute le jeune homme. Il y a des gens qui sont morts pour ça. Il faut profiter de cette liberté qui est la nôtre en allant voter. C’est notre manière d’exprimer ce que l’on pense, à travers les urnes. »
Il comprend cependant, le désintérêt pour la politique de certains de ses camarades de classe : « les choses ne bougent pas. Du coup on peut se sentir délaissé, en particulier les jeunes chez qui le chômage est beaucoup plus important que pour les autres catégories socioprofessionnelles. »
Macron - Le Pen ? « J’irais voter mais… »
Lui-même s’est penché sur la question en 2012. « Les résultats de la présidentielle ont tout déclenché. » À 13 ans, ce n’est pas un peu jeune pour s’y intéresser ?
« Sans doute… mais avec un parent qui votait Hollande et l’autre Sarkozy, je me suis intéressé à la
différence de leurs programmes », confie-t-il. Depuis, ses parents se sont séparés, et sa famille recomposée lui offre l’opportunité de discuter de toutes les tendances, y compris des extrêmes.
C’est pourtant le « principe de libéralisme » qui l’a amené chez Les Républicains : « je me retrouve dans l’idéologie que porte ce parti, la gauche est pour moi plus utopique. »
Et si d’aventure son candidat n’était pas au second tour, comme le laissent entendre les sondages ? Le jeune homme ne veut pas mentir : « j’irai voter, mais je ne dis pas que je voterai Macron ou Le Pen… Mais je prendrais certainement en considération ce que dira François Fillon avant de me
décider à voter blanc ou Macron ! » Hors de question pour le jeune Grassois de radicaliser sa voix. Et Mélenchon du coup ? « Alors là, lâche Damien, pour qui le sujet s’avère plus complexe. C’est vrai qu’il remonte dans les sondages. J’écouterais là encore ce que dirait François Fillon, mais je dois bien dire que je ne saurais vraiment pas quoi faire… Pour moi les extrêmes n’ont rien de bon !
Réponse le 23 avril.