Var-Matin (Grand Toulon)

« Bien débuter, c’est la clé »

Troisième homme de la Scuderia Ferrari à Melbourne et Shanghai, Charles Leclerc ,le Monégasque champion GP3 en titre, va prendre son premier départ dans l’antichambr­e de la F1

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Charles, pour quelle raison êtes-vous allé aux Grands Prix d’Australie et de Chine ? Ferrari m’a demandé de suppléer son troisième pilote, Antonio Giovinazzi, lui-même titularisé chez Sauber pour pallier l’indisponib­ilité de Pascal Wehrlein. J’ai donc participé à tous les briefings avec Sebastian (Vettel) et Kimi (Räikkönen). L’occasion de mieux connaître l’équipe, de voir comment elle travaille lors d’un week-end de course.

Ces nouvelles F plus musclées, elles vous plaisent ? Sûr qu’elles ont un look magnifique ! Je pense que tout le monde les trouve belles. En performanc­e pure, le gain s’avère assez spectacula­ire. La seule réserve concerne l’aéro revue à la hausse rendant les dépassemen­ts plus compliqués. Espérons que les têtes pensantes de la F trouveront des aménagemen­ts. En tout cas, en les voyant, on a envie de prendre le volant !

Justement, vous avez accompli quatre séances d’essais libres  le vendredi matin, l’an dernier, avec Haas. Y aura-t-il une suite ? Rien de prévu pour l’instant... mais des discussion­s sont en cours. Ferrari décidera. Une certitude : je ne pourrai pas rouler en F lors des Grands Prix où la F est présente. Cumuler F et GP, c’était déjà difficile. Là, c’est impossible. Le timing ne le permet pas. Mais lors d’un week-end sans F, pourquoi pas?

Côté course, le top départ se profile droit devant à Bahreïn (- avril), où vous porterez le numéro . C’est votre choix ? (Sourire) Comme l’équipe Prema Racing, que je viens d’intégrer, a remporté le championna­t team en , celui-ci était disponible. Vu qu’il m’a pas mal réussi en GP, j’ai sauté sur l’occasion, voilà ! Maintenant, il faut essayer de lui faire honneur en occupant la première ligne du classement. Et ça, ce n’est pas gagné d’avance... puissant. La F réclame un autre style de pilotage, très proche de la F. Il faut s’habituer petit à petit. Si je suis satisfait des progrès réalisés à Bahreïn, nous avons encore du pain sur la planche. J’estime toutefois être prêt à démarrer. Sur un tour qualif’, ça performe bien. En configurat­ion course, en revanche, on peut s’améliorer.

La hiérarchie de ces tests est-elle significat­ive ? À mon avis, mieux vaut la prendre avec des pincettes. Ça donne une tendance, OK, mais sans doute que chacun a plus ou moins caché son jeu. Chez nous, en particulie­r, on n’a pas tout mis dans l’ordre.

Ressentez-vous un surcroît de pression à l’abord de cette ultime marche avant la F ? Dans mon esprit, c’est une saison importante, mais pas plus que la précédente. L’an dernier, après ma campagne  en Formule  super bien entamée et finie moyennemen­t, je devais me montrer constant au top niveau. C’était capital vis-à-vis de Ferrari qui venait de me recruter. Là, bien sûr, on se rapproche du but. L’enjeu est énorme, mais je ne me prends pas la tête outre mesure. À moi de savoir donner le maximum.

En GP, vous aviez gagné l’épreuve d’ouverture à Barcelone. Comptez-vous frapper aussi fort le week-end prochain ? Si c’est possible, tant mieux ! (Rire) Vous savez, bien débuter, c’est la clé d’un championna­t réussi. Pour jouer le titre, il faut marquer des gros points tout de suite. Cette fois, on commence à Bahreïn, sur un tracé un peu atypique, où les pneus se dégradent vite. Un défi à part que j’espère négocier au mieux.

Newspapers in French

Newspapers from France