Var-Matin (Grand Toulon)

Gimbert et Honda, un pari pour l’avenir

- G. L.

On l’avait quitté au Castellet il y a sept mois, déçu mais pas abattu, au terme d’un Bol d’Or abrégé par un énième couac mécanique. On l’a retrouvé dimanche, chez lui, à Fréjus, dans la peau du professeur de la Race Experience School, en train d’initier quelques champions en herbe à l’art de la trajectoir­e sur un tracé éphémère. « Le salon du deux roues, ici, c’est l’occasion de faire de nouvelles rencontres, de sensibilis­er d’autres enfants », explique Sébastien Gimbert. « Notre structure vient de s’installer au Luc. Elle est devenue l’école de moto du circuit du Var, pour petits et grands. On a d’ailleurs organisé le premier stage 2017 destiné aux gamins la semaine dernière. Transmettr­e ma passion à ces mômes qui aiment le pilotage, là-bas, et encore maintenant, ça me permet de faire le plein d’énergie pour l’échéance majuscule à venir. » C’est donc remonté à bloc que le pilote varois du Honda Racing Endurance a mis hier le cap au nordouest. Destinatio­n les 24 Heures du Mans où il va baptiser le week-end prochain avec ses compères Julien Da Costa et Freddy Foray la nouvelle CBR 1000. « Franchemen­t, je n’ai jamais piloté une aussi belle machine durant ma carrière », martèle-t-il. « Regardez les détails, la finition. En termes d’agencement et de préparatio­n, Honda a vraiment mis le paquet. Un super boulot. »

Objectif podium

Reste à savoir si ce joyau ciselé sur mesure pour briller sur les pistes du championna­t du monde d’endurance (FIM EWC) va permettre au géant nippon de redorer son blason après trois saisons de vaches maigres... « Elle possède tout ce que nous attendions pour rivaliser à armes égales avec la concurrenc­e : un moteur plus puissant (200 chevaux au lieu de 175, ndlr) et un pack électroniq­ue considérab­lement optimisé », souligne le pilote de 39 ans dont le nom figure trois fois sur les tablettes de la classique sarthoise (2000, 2002, 2005). « Maintenant, elle a fait ses premiers tours de roues seulement le mois dernier. Le SERT (Suzuki Endurance Racing Team) a reçu la nouvelle GSX-R au même moment. Si eux préfèrent disputer les 24 Heures avec le modèle 2016, faute d’avoir pu la développer comme il faut, nous, on prend clairement un risque en alignant une moto très jeune. Il s’agit d’un pari pour l’avenir. Car cette course va nous permettre de mieux la comprendre et de définir des axes de travail. » Au sein d’une équipe technique remaniée, désormais conduite par un responsabl­e très aguerri ayant notamment roulé sa bosse en MotoGP, le trio de la « 111 » partira tout de même avec l’ambition de retrouver d’emblée le chemin du podium. « Au Mans, nous avons gagné 1’’5 au tour », conclut un Gimbert impatient d’en découdre. « Durant les cinq jours d’essais accomplis ces dernières semaines, la CBR 2017 a couvert 4000 kilomètres sans aucune panne à déplorer. Bien sûr, ce double tour d’horloge constitue une épreuve autrement plus exigeante. Tout est possible. Mais vu l’état d’esprit positif régnant dans le team, je pense qu’on peut décrocher là-haut les gros points manqués au Bol d’Or. »

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