Var-Matin (Grand Toulon)

Au fil de la cueillette et des découverte­s

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Première étape dans « le cheflieu » de l’associatio­n Autour du grand chêne ou plus précisémen­t

(1) dans le jardin du président, Robert Rolando. «Je n’ai pas tondu la pelouse. » Pour laisser pousser les fameuses salades. Et elles y sont, repérées par les qualifiés en la matière, Robert Truffier, Maurice et Dany Chauvet, et cueillies par les participan­ts à cette sortie. Quelques pas plus loin, sur le chemin de La Mouroye, Marie-Paule a déjà recensé une trentaine d’espèces différente­s. Là, le chardon, « on nettoie le pied » pour le manger. «C’est un marqueur de champignon, du panicaut. » Ici, la féverole, «il faut prendre la pousse où il y a la fleur au bout ». Question de candide : «Ça a le goût de quoi ? »« De la fève », pardi. Plus loin, le pissenlit lisse, « il y a un millier de sortes de pissenlits. Par chez nous, trois ou quatre » ; le crépis, « celui-là, c’est le iodé » ; la fumeterre, « il faut la cueillir avec les fleurs pour ne pas se tromper». Attention en effet, à l’instar des champignon­s, des herbes sont toxiques (lire par ailleurs). Et la cressonnet­te, elle a le goût de quoi ? Alors là, facile, «du cresson ». « Oui, mais en plus amer. »

« Le radis du pauvre »

Les attentions sont bien captées, la matière bien présente. Mais l’heure tourne. Direction la deuxième escale au hameau Saint-Pierre. Les voitures garées sur le parking de l’office de tourisme, la marche reprend vers le vieux village. Quelques peignes de Vénus – «on voit un petit V comme Vénus en haut de la fleur » – et orpins – « une plante de survie » – plus loin, première grande étape. « Je ne me suis pas assis pour rien, prévient Robert Truffier. Vous sentez cette odeur de goudron. » Certains grimacent en humant le trèfle bitumeux. Dans la foulée, les mines s’éclairent, «alors ça, c’est bon». Ça, c’est «le radis du pauvre »,« le rampouchou », la campanule raiponce. « On mange la racine après avoir enlevé la peau. »

Paradis des ânes

Arrive la calade au nom évocateur, le chemin du paradis des ânes. La montée est rude, clairsemée de belles découverte­s. Comme les nombrils de Vénus sur un muret. « C’est bon ça. »Et puis en haut, Robert Truffier la repère. «La princesse des salades », s’exclame Dany. «Non, la reine », renchérit Maurice. « Elle n’est pas amère et lisse au toucher. » La fameuse, la très attendue cousteline. Mais là aussi, attention à ne pas faire n’importe quoi. «On ne la déracine pas. On prend juste quelques bourgeons. » Le groupe fait ensuite un petit tour du Montagnier, avec les commentair­es éclairés du président. Et redescend via une autre partie de sentier. Avant le contrôle des récoltes et d’aborder la conférence, place à la dégustatio­n de mesclun. Justement assaisonné à l’image de cette sortie. À quand la prochaine ? 1. Rens. autourdugr­andchene83@yahoo.fr

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 ??  ?? Le salsifis (Tragopogon ), ou « barbabou » (jusqu’à  cm de haut), a la fleur violette et jaune. « Préférer les jeunes pousses au printemps pour consommer les feuilles jusqu’à la racine tant qu’elle est tendre. »
Le salsifis (Tragopogon ), ou « barbabou » (jusqu’à  cm de haut), a la fleur violette et jaune. « Préférer les jeunes pousses au printemps pour consommer les feuilles jusqu’à la racine tant qu’elle est tendre. »
 ??  ?? Le nombril de Vénus (Umbilicus rupestris ),ou« herbo di moulin », a la feuille vert pâle brillant, puis orange à marron et la fleur vert pâle ou jaune. « Ne consommer que les feuilles. » Il pousse dans les creux des murs de pierres ou rochers.
Le nombril de Vénus (Umbilicus rupestris ),ou« herbo di moulin », a la feuille vert pâle brillant, puis orange à marron et la fleur vert pâle ou jaune. « Ne consommer que les feuilles. » Il pousse dans les creux des murs de pierres ou rochers.
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