Reha Hutin : « La jeune génération a grandi dans le respect de l’animal »
Respect, tolérance, vivre ensemble : Reha Hutin, présidente de la fondation 30 millions d’amis, n’est jamais à court de qualificatifs lorsqu’il s’agit de s’engager dans la protection animale.
Que représente pour vous ce ruban d’honneur ?
Nous avons créé ce ruban en . Il s’agissait de récompenser des municipalités qui faisaient des efforts pour mieux intégrer les animaux dans la ville. Cela était très important pour créer une véritable cohabitation entre ceux qui avaient des animaux et ceux qui n’en ont pas. Il s’agissait de créer une harmonie dans la cité.
Trente-deux ans plus tard, comment se porte ce vivre ensemble ?
Aujourd’hui, cela est de plus en plus accepté. Nous avons % des Français qui ont des animaux. Cela demande un effort de chacun. Les jeunes, que j’appelle la génération
millions d’amis, ont grandi dans le respect de l’animal. Les choses semblent évidentes aujourd’hui mais à l’époque, il fallait qu’on encourage les pouvoirs publics pour les aider à prendre des mesures en faveur des animaux. Cela va beaucoup mieux, les municipalités font des efforts. Chaque année, nous récompensons la municipalité qui s’engage dans cette cohabitation.
Quels sont les critères appréciés ?
Parmi les critères très appréciés, la rénovation des bâtiments anciens avec la pose de nichoirs pour les martinets, une espèce en danger. Cela est très appréciable de pouvoir ici prendre un bus avec un chien sans le mettre dans un sac. Et ce contrairement à nous, maîtres parisiens, qui en sommes bannis… La ville accorde des subventions pour soutenir la cause animale. Lorsque le maire a été élu, il a créé une délégation pour travailler sur la biodiversité et l’accueil des animaux. Là encore, cela montre qu’il y a encore des efforts de fait. J’encourage le maire à continuer sur cette voie.
Vous avez interpellé le maire sur la présence d’animaux sauvages dans les cirques…
J’ai fait un petit voeu au nom de la fondation : je lui ai demandé de ne plus éventuellement recevoir dans la ville les cirques qui ont des animaux sauvages. Beaucoup de municipalités aujourd’hui le font. C’est une source de souffrance terrible pour ces animaux en cage pour le plaisir de quelques-uns.
Faut-il créer un ministère dédié à la cause animale ?
Un ministère, c’est un peu un ghetto. Il faut qu’il y ait une prise de conscience de l’opinion publique. Cela est fait. La fondation a été à l’origine du changement de statut de l’animal dans le fondement du droit français. Mais il faut également que les élus et le législateur aient également une prise de conscience, et ce à tous les niveaux.