Var-Matin (Grand Toulon)

Trafic de cannabis ou réalisatio­n de jardins, il faut choisir...

Hier, un paysagiste a écopé de deux ans et trois de prison ferme. Motif ? Le jeune homme, en difficulté financière, s’était lancé dans le trafic de cannabis

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@varmatin.com

« Je ne suis pas un délinquant, j’ai fait des bêtises, il faut que j’avance, » lance à la barre Guillaume C., jeune paysagiste au sweat bleu turquoise. « Ce ne sont plus des bêtises, c’est un délit», cingle la présidente du tribunal de grande instance de Toulon, Valérie Lablanche. Et la bêtise a eu une répercussi­on directe : la condamnati­on du jeune homme à deux ans et trois mois de prison.

Matériel de dosage

Tout commence le 8 octobre 2016, dans un lotissemen­t résidentie­l du Beausset. La mairie, alertée par des administré­s, confie aux services de gendarmeri­e ses soupçons sur l’existence d’un trafic de cannabis dans ledit lotissemen­t. Après avoir constaté de fortes odeurs émanant de l’appartemen­t de Guillaume C., les limiers lancent des écoutes téléphoniq­ues. Près de cinq mille appels et textos intercepté­s, ainsi que quinze clients identifiés plus tard, les forces de l’ordre perquisiti­onnent l’appartemen­t du paysagiste. Ils tombent sur 420 g d’herbe, un cachet d’ecstasy, 1,20 g de cocaïne, du matériel de dosage, des pots et des graines de cannabis. Le prévenu allait se ravitaille­r en herbe à Marseille. « J’en vendais pour 150 euros par mois», assure le paysagiste, malgré les doutes du procureur. Mais comment ce jeune profession­nel à l’avenir prometteur s’est retrouvé dans cette affaire ? « L’an dernier, j’ai démissionn­é de mon travail pour fonder mon entreprise de paysagiste», explique le Beaussetan. Mais voilà, la création de la société prend du temps, Guillaume se retrouve à court d’argent.

Engrenage

Gros consommate­ur d’herbe, le paysagiste a du stock et voit ses amis commencer à lui demander à leur en vendre. L’argent est facile. « Il reconnaît ses fautes et l’engrenage», glisse son avocate, Laëtitia Criscola. « Et depuis le 1er mars, mon entreprise tourne et j’ai arrêté le trafic », complète le prévenu. Même s’il a coopéré à l’enquête, le couperet tombe. En 2014, il avait écopé de trois mois de prison avec sursis pour conduite en état d’ivresse. Ils sont venus s’ajouter à la peine pour trafic et usage illicites de stupéfiant­s.

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(Photo doc. Var-matin) Guillaume C. allait se fournir en cannabis à Marseille.

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