Var-Matin (Grand Toulon)

C’est grandiose !

En l’emportant brillammen­t 3-1 sur sa pelouse face aux Allemands de Dortmund, Monaco s’est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions. L’ASM poursuit sa folle saison

- FABIEN PIGALLE

Quand vos deux attaquants font lever 17000 personnes au moment d’être remplacés, c’est plutôt bon signe. 13 années séparent Falcao de Mbappé... Hier, ils s’entendaien­t comme des frères jumeaux. En inscrivant les deux premiers buts de la rencontre avant que Germain ne vienne parachever l’oeuvre du 3-1, les deux attaquants de l’ASM ont montré une nouvelle fois que les grandes offensives font bien partie de l’ADN de Monaco. En l’emportant 3-1 après avoir gagné en Allemagne 3-2, les Monégasque­s n’ont pas laissé le doute s’installer un seul instant, et deviennent ainsi la première équipe de l’histoire de la Ligue des champions à atteindre les demi-finales, tout ça en étant passée par les PQ3 (préqualifi­cations) ! Hier, les hommes de Jardim disputaien­t leur 54e match de la saison, et franchemen­t, ça ne s’est pas vu. Enfin si, au coup de sifflet final. Mendy s’est allongé net sur la pelouse, Bakayoko a terminé les mains sur les genoux. Monaco a tout donné, et surtout du bonheur. Comme au match aller, les Rouge et Blanc ont pris la rencontre par le bon bout en menant 2-0 dès le quart d’heure de jeu. Deux actions spectacula­ires de Mendy et Lemar ont permis de faire briller Mbappé (3’, 1-0) et Falcao (18’, 2-0). L’entame était tellement maîtrisée que Tuchel a vite revu ses plans en sortant Durm pour faire entrer Dembélé. A Dortmund, déjà, le coach allemand s’était emmêlé les pinceaux dans ses schémas. Sûrement perturbé autant que ses joueurs par l’attaque du bus du BVB, qui avait provoqué le report du match et envoyé à l’hôpital Marc Bartra. La première période a été un vrai délice. Les dédoubleme­nts de Mendy à gauche, la relation MbappéLema­r, le travail de Moutinho et Bakayoko : du petit lait. Le premier round, sans observatio­n, était tellement survolé que le sentiment de contrôler prédominai­t ensuite sur la volonté de se mettre vraiment à l’abri en allant chercher le 3-0. Dans les enchaîneme­nts, tout se faisait un peu moins vite et personne ne trouvait bon de servir dans la profondeur le dragster Mbappé.

Falcao acclamé

Dans un 4-2-3-1 retrouvé et dynamisé par l’entrée de Dembélé, Dortmund reprenait un peu le fil du jeu en revenant des vestiaires. Sur un moment de flottement et alors que Monaco commençait à ronronner, Dembélé justement, prenait de vitesse Mendy et servait parfaiteme­nt en retrait Reus (48’, 2-1). Suffisant pour réveiller le kop allemand garni de 1350 âmes. On assistait alors à un deuxième acte de haut niveau, avec deux formations au bord de la rupture. Monaco courbait un peu l’échine et Dortmund poussait. Mais se montrait tellement brouillon dans la dernière passe que les Monégasque­s se régalaient en contres. Avant de sortir sous les acclamatio­ns du stade Louis-II, Falcao manquait le plus simple alors qu’il avait fait le plus dur face à Burki (64’). Suivait une succession de balles de match manquées. Mbappé, qui jouait parfaiteme­nt cette fois son rôle de pointe, sans s’économiser, loupait aussi le 3-1 (69’, 79’). Même chose pour Lemar (75’), étincelant tout au long du match. Et puis sur une énième cavalcade, Lemar, encore lui, trouvait Germain qui, pour son premier ballon, le mettait au fond. Merci, au revoir. Ou plutôt, à très vite… Hier soir, sur les coups de 23h, le déplacemen­t à Lyon dimanche en championna­t semblait tellement loin. Et pourtant, il arrive à une vitesse folle. Tout comme le tirage des demi-finales, demain. De toute façon, avec cette équipe, tout va beaucoup trop vite...

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ??
(Photo Jean-François Ottonello)

Newspapers in French

Newspapers from France