Var-Matin (Grand Toulon)

FN, LR, PS, EM !... Quelles stratégies aux législativ­es ?

Alors que s’ouvre la campagne pour le deuxième tour de la présidenti­elle, Les Républicai­ns entendent s’appuyer sur leur ancrage local pour remporter les prochaines élections législativ­es

- K .M. kmichel@nicematin.fr

Sonnée par le résultat de son candidat dimanche soir, la famille Les Républicai­ns affûte déjà ses armes en vue des prochaines élections législativ­es. Pour la droite républicai­ne en effet, il ne fait que peu de doute sur l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République. Mais disposer d’une majorité solide « et solidaire » comme l’estime Hubert Falco, c’est autre chose. Plus encore dans ce départemen­t qui a placé Marine le Pen largement en tête devant François Fillon. Le candidat d’En Marche ! lui, se place sur la troisième marche du « podium », avec une participat­ion de 78,72 %, soit 1,26 % de moins qu’en 2012. Dans le Var, aucun candidat n’a encore officielle­ment été investi par En Marche ! Dernièreme­nt encore, le leader du mouvement l’affirmait haut et fort dans nos colonnes : « Il n’y aura pas d’accord d’appareils ! ». Du coup, qui et comment porter les couleurs de la future majorité présidenti­elle dans un départemen­t dont l’électorat se radicalise à droite.

Le « danger » FN

Dès lors, le scrutin législatif se pose en exercice mathématiq­ue : pour briguer le deuxième tour le 18 juin prochain, il faudra avoir réuni 12,5 % des inscrits. Devant la multiplica­tion probable des candidatur­es dites de gauche, il est peu probable que des triangulai­res viennent bousculer l’échiquier. Seul risque véritable pour Les Républicai­ns : les candidatur­es dissidente­s à droite, « que je condamnera­i plus encore, face au risque que cela fait courir…», explique le sénateur maire de Toulon. Le risque, c’est bien évidemment de participer à l’élection d’un député frontiste. Devant la progressio­n du FN enregistré­e dimanche – entre + 1,29 % des suffrages dans la troisième circonscri­ption à + 12,63 % dans la sixième – trois ou quatre circonscri­ptions seraient susceptibl­es de basculer. La seule circonscri­ption où le parti de Marine Le Pen n’arrive pas à en tête, c’est la première circonscri­ption du Var, Toulon intra-muros.

La gauche divisée

Sans candidatur­e unique « majorité présidenti­elle », la gauche varoise a peu d’ambition à afficher. La (très) bonne surprise Mélenchon ne suffit pas encore à envisager des candidatur­es uniques entre les Insoumis, le PCF, Ensemble et même EELV. EE-LV qui discute également avec le Parti socialiste, dont le candidat à la présidenti­elle termine dans le Var… derrière Nicolas Dupont-Aignan ! Eu égard l’accord Jadot Hamon pourtant, le Parti socialiste ne présentera pas de candidat dans la sixième circonscri­ption, au profit d’EE-LV. Idem dans la huitième: pas de candidat PS au profit de l’allié UDE de Bennhamias, pas de candidatur­e PS non plus dans la quatrième au profit du PRG… Les candidats investis par le PS ont déjà manifesté leur soutien à Emmnauel Macron. Faut-il alors envisager une investitur­e « majorité présidenti­elle » ? Pas aussi simple. Pour Bernard Giner, premier fédéral du PS, « les candidats investis par le PS ne sont pas appelés à recevoir l’investitur­e d’En Marche!» Propos confortés par la référente départemen­tale d’En Marche! Valérie Lonchampt: « Revendique­r l’investitur­e majorité présidenti­elle reviendra à faire un choix. Les candidats aux législativ­es passent aussi un contrat avec la nation. » Dans un départemen­t sans enjeu véritable pour les forces dites de gauche, En Marche ! pourrait faire le choix de la stratégie d’appareils en présentant huit candidats malgré tout.

LR prêt à « cohabiter »

Portés par la dynamique présidenti­elle, ces candidats pourraient logiquemen­t recueillir plus de 5 % des voix… Et ainsi participer au financemen­t du nouveau parti politique En Marche ! Face à cette inédite distributi­on de cartes, les Républicai­ns ont bien conscience des enjeux. Et compte sur son «assise locale» pour... limiter la casse ? «Nous avons à nous mobiliser» prévient donc le sénateur-maire de Toulon. Non seulement pour se prémunir de députés frontistes mais aussi pour préparer l’alternance un mois après la présidenti­elle. L’objectif est en effet, de faire barrage à une « alliance » des forces de gauche et du centre derrière le président Macron. Car sans majorité parlementa­ire, Emmanuel Macron serait contraint à la cohabitati­on avec Les Républicai­ns. En 2012, le second tour de la présidenti­elle avait rassemblé 81,32 % de votants. Le second tour des législativ­es... 54,59 %. Les premières investitur­es En Marche ! pourraient, selon Valérie Lonchampt, intervenir dans l’entre deux tours.

 ?? (Photo Hélène Dos Santos) ?? Devant la progressio­n du FN enregistré­e dimanche – entre + , % des suffrages dans la troisième circonscri­ption à + , % dans la sixième – trois ou quatre circonscri­ptions seraient susceptibl­es de basculer. La seule circonscri­ption où le parti de...
(Photo Hélène Dos Santos) Devant la progressio­n du FN enregistré­e dimanche – entre + , % des suffrages dans la troisième circonscri­ption à + , % dans la sixième – trois ou quatre circonscri­ptions seraient susceptibl­es de basculer. La seule circonscri­ption où le parti de...
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France