Transports : des salariés sous pression
Le syndicat CFDT Transports 83 a soutenu, hier, lors d’un rassemblement, quatre salariés d’une société de transports qui déplorent des mauvaises conditions de travail
On en a marre, on craque », lâche dépité ce chauffeur routier. Hier à l’aube, devant une palette de bois en feu, en plein coeur du nouveau giratoire des Quatre-chemins à La Garde, ce salarié n’était pas le seul à faire part de son mal-être. Avec trois collègues de travail, il déplore le climat de tensions au sein de l’entreprise de Transports Beziat, implantée dans la zone d’activités de commune.
(1) « Ces quatre salariés en contrat à durée indéterminée, entre dix et douze ans d’ancienneté chacun, sont venus, il y a un an, adhérer à notre syndicat pour nous faire part de leurs conditions de travail difficiles (matériel roulant et sécurité, salaires, congés payés, temps de roulage) », explique à leurs côtés Christophe Laguzzi, secrétaire général de la CFDT Transports 83. « On a ainsi pris aujourd’hui l’initiative de les soutenir en organisant ce rassemblement. Je trouve cela inadmissible que de nos jours, il y a encore, des patrons qui puissent agir de la sorte », ajoute-t-il. Il était rejoint par les militants « solidaires » du « commando orange » CFDT, représentant tous les métiers confondus (Défense, santé, énergie chimie), l’Union départementale CFDT ou encore la section de la fonction publique territoriale du conseil départemental. Dans le collimateur notamment des quatre salariés (sur les huit que compte cette TPE):« Le non-paiement de frais de déplacements dans le cadre du temps de service limité à 12 heures ; les problèmes d’entretiens sur les camions, et ce bien qu’ils soient soumis aux contrôles techniques ou encore des petites pannes ou incidents qui ne sont pas toujours pris en compte immédiatement. » Pour Jean Innocenzi, représentant de l’Union départementale, « nous pouvons alors être confrontés avec ces patrons de petites entreprises à un problème du chantage à l’emploi envers des hommes sérieux dans leur travail. Ils subissent une situation et ont du mal à la gérer. »« Cette pression morale du fait des menaces de licenciement pèse sur nos familles », ajoute ce chauffeur.
L’Inspection du travail a déjà été saisie
Le syndicat CFDT a déjà saisi, par l’intermédiaire de son avocat, l’inspection du travail, et adressé plusieurs courriers recommandés à l’employeur. « Nous n’avons pas obtenu de réponses », déplore Christophe Laguzzi. La CFDT se dit très sensibilisée sur le climat social au sein des petites et moyennes entreprises. « Le mot d’ordre général dans le Var est clair : on va lutter contre les patrons peu scrupuleux qui s’amusent à maltraiter leur personnel. On luttera contre cela, et on espère que d’autres rejoindront le mouvement. Dans les petites entreprises, cela n’est pas obligatoire d’avoir un comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail, des délégués du personnel ni de comité d’entreprise. » « Cela fait un an et demi qu’on va à la rencontre des salariés des toutes petites entreprises, ajoute le représentant syndicaliste Jean Innocenzi. Leur réalité quotidienne est le patron pour lequel ils travaillent, la survie de leur entreprise, et leurs problématiques liées aux salaires et à leurs conditions de travail. Le soutien des militants est, ainsi, précieux. » 1. Le responsable de l’entreprise n’était pas joignable, hier.