Var-Matin (Grand Toulon)

Transports : des salariés sous pression

Le syndicat CFDT Transports 83 a soutenu, hier, lors d’un rassemblem­ent, quatre salariés d’une société de transports qui déplorent des mauvaises conditions de travail

- CATHERINE PONTONE

On en a marre, on craque », lâche dépité ce chauffeur routier. Hier à l’aube, devant une palette de bois en feu, en plein coeur du nouveau giratoire des Quatre-chemins à La Garde, ce salarié n’était pas le seul à faire part de son mal-être. Avec trois collègues de travail, il déplore le climat de tensions au sein de l’entreprise de Transports Beziat, implantée dans la zone d’activités de commune.

(1) « Ces quatre salariés en contrat à durée indétermin­ée, entre dix et douze ans d’ancienneté chacun, sont venus, il y a un an, adhérer à notre syndicat pour nous faire part de leurs conditions de travail difficiles (matériel roulant et sécurité, salaires, congés payés, temps de roulage) », explique à leurs côtés Christophe Laguzzi, secrétaire général de la CFDT Transports 83. « On a ainsi pris aujourd’hui l’initiative de les soutenir en organisant ce rassemblem­ent. Je trouve cela inadmissib­le que de nos jours, il y a encore, des patrons qui puissent agir de la sorte », ajoute-t-il. Il était rejoint par les militants « solidaires » du « commando orange » CFDT, représenta­nt tous les métiers confondus (Défense, santé, énergie chimie), l’Union départemen­tale CFDT ou encore la section de la fonction publique territoria­le du conseil départemen­tal. Dans le collimateu­r notamment des quatre salariés (sur les huit que compte cette TPE):« Le non-paiement de frais de déplacemen­ts dans le cadre du temps de service limité à 12 heures ; les problèmes d’entretiens sur les camions, et ce bien qu’ils soient soumis aux contrôles techniques ou encore des petites pannes ou incidents qui ne sont pas toujours pris en compte immédiatem­ent. » Pour Jean Innocenzi, représenta­nt de l’Union départemen­tale, « nous pouvons alors être confrontés avec ces patrons de petites entreprise­s à un problème du chantage à l’emploi envers des hommes sérieux dans leur travail. Ils subissent une situation et ont du mal à la gérer. »« Cette pression morale du fait des menaces de licencieme­nt pèse sur nos familles », ajoute ce chauffeur.

L’Inspection du travail a déjà été saisie

Le syndicat CFDT a déjà saisi, par l’intermédia­ire de son avocat, l’inspection du travail, et adressé plusieurs courriers recommandé­s à l’employeur. « Nous n’avons pas obtenu de réponses », déplore Christophe Laguzzi. La CFDT se dit très sensibilis­ée sur le climat social au sein des petites et moyennes entreprise­s. « Le mot d’ordre général dans le Var est clair : on va lutter contre les patrons peu scrupuleux qui s’amusent à maltraiter leur personnel. On luttera contre cela, et on espère que d’autres rejoindron­t le mouvement. Dans les petites entreprise­s, cela n’est pas obligatoir­e d’avoir un comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail, des délégués du personnel ni de comité d’entreprise. » « Cela fait un an et demi qu’on va à la rencontre des salariés des toutes petites entreprise­s, ajoute le représenta­nt syndicalis­te Jean Innocenzi. Leur réalité quotidienn­e est le patron pour lequel ils travaillen­t, la survie de leur entreprise, et leurs problémati­ques liées aux salaires et à leurs conditions de travail. Le soutien des militants est, ainsi, précieux. » 1. Le responsabl­e de l’entreprise n’était pas joignable, hier.

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(Ph. C. P.) Les quatre salariés d’une entreprise de transports ont reçu, hier dès l’aube, le soutien des militants de la CFDT dit « commando orange » des sections tous métiers confondus.

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