Var-Matin (Grand Toulon)

Toulon: les toxicos endettés braquaient des pharmacies

En six jours au printemps 2015, le duo avait attaqué au hasard cinq commerces pour rafler le fond de caisse. Dépendants de la cocaïne, ils avaient des dettes auprès de leurs dealers

- G. D.

Devant la cour d’assises du Var, qui les juge pour cinq vols à main armée dans des pharmacies de Toulon, Daivy Lhermitte, 35 ans, et Daniel Desvignes, 50 ans, ont renouvelé hier leurs aveux de culpabilit­é. Entre le 16 et le 21 mars 2015, ils ont bien attaqué quatre pharmacies et une boucherie de l’aire toulonnais­e, Lhermitte passant à l’action, avec la complicité de Desvignes pour favoriser sa fuite. Tous deux toxicomane­s, ils ne s’intéressai­ent qu’à la caisse de ces commerces, pour éponger une dette qu’ils avaient contractée auprès de leurs fournisseu­rs de cocaïne.

Même signalemen­t

La police toulonnais­e avait la conviction que cette série de braquages était le fait du même homme. Les victimes avaient toutes décrit un homme mince, entre 1,75 et 1,80 m, vêtu de sombre, avec un bonnet et une écharpe sur le visage, parlant sans accent et brandissan­t un revolver noir. Un homme également muni d’un sac plastique de supermarch­é, qu’il tendait aux victimes pour qu’elles y mettent le contenu de la caisse. Un homme qui sortait précipitam­ment dans la rue, et qui par deux fois au moins s’était cogné dans la porte automatiqu­e, qui ne s’ouvrait pas assez vite à son goût.

Pris en flag

C’est au dernier braquage que les policiers se sont aperçus qu’ils avaient affaire à un duo. Fort du signalemen­t diffusé en temps réel, un équipage de la brigade anticrimin­alité avait repéré un homme répondant au signalemen­t du suspect, au guidon d’un scooter, avec un passager. Arrêtés pour un contrôle, ils étaient en possession du butin de ce dernier vol, dissimulé sous la selle du scooter, avec des gants, une cagoule, une veste à capuche noire, une écharpe grise, et un revolver non approvisio­nné. L’expert en balistique de la police scientifiq­ue a précisé aux jurés qu’il s’agissait d’un revolver à grenaille de marque allemande, qui avait été modifié pour pouvoir tirer des projectile­s à balle. Cette arme, en mauvais état de fonctionne­ment, n’avait pas été utilisée dans d’autres affaires. Aujourd’hui, la cour continuera à entendre les témoins de ces agressions à main armée.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Daivy Lhermitte et Daniel Desvignes ont confirmé leurs aveux.

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