À peine sorti de prison, il cambriole un commerce
Libéré à 9 heures de la prison de Tarascon, un Toulonnais a commis son larcin le soir. Il s’est dénoncé au commissariat et il a été condamné hier à 20 mois de prison avec mandat de dépôt
Àpeine sorti et déjà rentré. Un Toulonnais âgé de 25 ans n’a même pas attendu 24 heures pour récidiver à sa sortie de prison. Cet individu dont le casier judiciaire est noirci de 17 condamnations a commis un cambriolage dans une boulangerie orientale, Le Café des délices, située près de la place du Mûrier à Toulon le 7 avril. Soit le jour même de sa remise en liberté.
Violences en prison
Libéré de la prison de Tarascon où il purgeait sa dernière peine, l’homme a pris le train en direction de Toulon, avant d’errer dans les rues et de fracturer les portes de l’établissement. Une fois à l’intérieur, il s’est emparé d’un fond de caisse d’un montant de 120€ et d’un Ipad. La suite est pour le moins étonnante puisque cet individu atteint de schizophrénie et suivi par un curateur s’est spontanément présenté au commissariat cette semaine pour se dénoncer. Hier, il a été présenté lors de l’audience de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel pour être jugé des faits de vol mais également pour des violences (crachats et insultes) commises sur un surveillant de la prison de La Farlède le 26 juin 2016.
Déjà condamné à dix-sept reprises
« Mais pourquoi s’être rendu au poste de police ? », a questionné le président du tribunal. « En fait, moi je ne voulais pas. C’est ma tête qui voulait ». Quant aux insultes et au crachat dont a été victime un personnel de la pénitentiaire, il a indiqué « être énervé ce jour-là ». Le magistrat l’interroge ensuite sur ses activités lorsqu’il n’est pas incarcéré. « Le jour, je m’ennuie et le soir, je regarde la télé ». Le président le reprend : « Mais cela vous laisse toutefois largement le temps, depuis 2008, de commettre des infractions ! ». Et de lister les 17 condamnations : vol, agression sexuelle, violences, évasion, outrages… Face à un homme multirécidiviste et handicapé à 80 % (en lien avec ses problèmes psychiatriques), la représentante du procureur de la République de Toulon n’a que peu de marge de manoeuvre… « Que faire ? Vous avez 18 mentions sur votre casier judiciaire. À peine sorti, à chaque fois vous récidivez. A croire que vous êtes plus adapté à la détention qu’à la liberté. Et encore, en détention, cela se passe mal! ».
Écroué
Et d’indiquer dans ses réquisitions, comme la loi le lui permet, qu’en plus de la peine de 18 mois de prison ferme requise, elle sollicite 48 jours de détention supplémentaire. « Cela correspond aux jours de réduction de peine auxquels il a eu droit ». La défense a orienté sa plaidoirie sur la personnalité du prévenu et ses troubles psychiatriques. Exhortant le tribunal à délibérer en faveur d’une sanction en deçà des réquisitions du parquet. Le tribunal a prononcé une peine de 20 mois d’emprisonnement et a décerné un mandat de dépôt. Il est alloué 1 000 € à titre de réparation au commerçant.