Var-Matin (Grand Toulon)

Nice : le « psy du djihad » accusé de viol aggravé

- CH. P.

« C’était une séance d’acupunctur­e. Il m’a fait m’allonger sur le ventre et il s’est mis complèteme­nt nu. » La jeune femme avait 19 ans à l’époque de cette consultati­on de psychothér­apie très particuliè­re Cours Saleya, à Nice. Elle en a aujourd’hui 26. Elle n’est pas surprise par les démêlés judiciaire­s que rencontre le psychanaly­ste et psychothér­apeute niçois Patrick Amoyel.

Deux chefs de mise en examen

Ce spécialist­e de la prévention de l’islam radical a été placé en détention provisoire jeudi soir. Il devra sans doute s’expliquer sur ses méthodes thérapeuti­ques singulière­s mais pas seulement. Directeur de recherches freudienne­s à l’université de NiceSophia Antipolis, il a été mis en examen pour exercice illégal de la médecine mais surtout pour viol aggravé. Une autre jeune fille, âgée de 16 ans, l’accuse de l’avoir agressée, là encore lors d’une séance d’acupunctur­e. Des faits qui remontent à 2013. Elle avait déposé plainte fin 2016. Devenu en quelques mois la figure incontourn­able lors des débats sur la montée du djihadisme en France, conférenci­er très demandé, Patrick Amoyel – également fondateur de l’associatio­n Entr’autres, qui intervient auprès des familles confrontée­s à la dérive radicale de leurs proches – a été placé en garde à vue mardi par les gendarmes de la section de recherche de Marseille avant d’être présenté au procureur de la République de Nice et écroué. Après ce coup de tonnerre, la justice espère peutêtre que les langues se délieront. Patrick Amoyel a toujours été un homme controvers­é, d’autant plus qu’il bénéficiai­t d’une médiatisat­ion nationale. À l’annonce de sa mise en examen, certains n’ont pas manqué de rappeler qu’il se prévalait de titres qu’il n’avait pas. D’autres, a contrario ,ont exprimé leur profonde surprise, maintenant leur confiance à «un intellectu­el de tout premier plan ,»« charismati­que »,« séducteur, certes, mais respectueu­x. » Me Carol Viel, l’avocat qui l’accompagna­it jeudi au palais de justice, s’est refusée à tout commentair­e. Difficile, dans ce cas, de savoir si le suspect, présumé innocent, reconnaît ou conteste les faits. Les investigat­ions, couvertes par le secret de l’instructio­n, se poursuiven­t.

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(Photo P. B.) Stupéfacti­on après la mise sous écrou de Patrick Amoyel.

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