PROPOS RECUEILLIS PAR AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Bouffées de chaleur, prise de poids, émotivité, baisse de libido… l’arrivée de la ménopause s’accompagne souvent de désagréments plus ou moins supportables. Isabelle Ranchet, auteure cannoise de nombreux ouvrages sur le bien-être, et formée en diététique et nutrition, refuse de céder à la fatalité. Pour elle, la ménopause est une étape de la vie. Pour la traverser, il suffit de s’y préparer, de s’y adapter. Elle livre ses conseils dans son dernier livre Réussir sa ménopause. Un programme en deux étapes pour rester belle. Rencontre avec cette incorrigible optimiste.

Qu’est-ce qui vous a poussé à consacrer un livre à la thématique de la ménopause ? J’entendais beaucoup de femmes se plaindre de grossir, d’avoir des bouffées de chaleur pénibles à ce moment de leur vie. Or, il s’avère que j’ai vécu durant des années en Asie. Là-bas, les femmes ne sont que peu sujettes à ces problèmes, à la différence des Occidentales qui, à  %, disent subir de tels désagréments. Les Asiatiques n’ont pas du tout la même vision de la vie. La femme, plus elle vieillit, plus elle est synonyme de sagesse. Elle est respectée et valorisée lorsqu’elle prend de l’âge. Chez nous, on ne peut pas dire que ce soit vraiment le cas. On a davantage tendance à mettre en avant la jeunesse.

Quelle vision a-t-on alors de la femme en Occident ? Ici, on est influencé par la culture judéo-chrétienne. La femme est perçue comme celle qui donne la vie. Or, elle ne doit pas être « cantonnée » à cette fonction d’enfantement. Elle peut aussi être quelqu’un qui mène une vie professionnelle exemplaire, elle est une épouse… Elle a de nombreux rôles et ne peut être résumée à celle qui met au monde.

En quoi cela joue-t-il sur la ménopause ? Si on a une vision de la femme uniquement liée à l’enfantement, lorsqu’elle n’est plus en mesure de donner la vie, elle ne sait plus comment se positionner. Finalement, elle se retrouve un peu perdue à se demander quel est désormais son « rôle ». Si on se libère de cet impératif lié à l’enfantement, alors elle prend conscience de ses qualités, de sa féminité, de sa sensualité… et surtout du fait qu’elle est toujours désirable. Je remarque que celles qui ne souffrent pas de désagréments liés à la ménopause sont celles qui considèrent qu’elles restent femmes, qui n’ont pas basé toute la valeur féminine sur l’enfantement, mais sur un ensemble de choses beaucoup plus vastes.

“La vision de la femme ne doit pas se limiter à l’enfantement”

Le mental a donc une place centrale dans votre approche... Oui. L’équilibre passe par trois piliers : le mental, le physique et la nutrition.

Comment agir pour avoir l’esprit serein ? Il faut prendre conscience que l’on est une femme dont on peut être fière quel que soit son âge. On peut se valoriser, renforcer l’estime de soi pour être en paix et trouver un équilibre intérieur. Les gens heureux sont en forme. C’est lorsque l’on est stressé, fatigué, énervé que l’on tombe malade. En prenant conscience que la ménopause n’est qu’une étape, on la vit mieux. D’ailleurs, il y a aussi quelques avantages : plus de règles, plus besoin d’utiliser un moyen de contraception… C’est aussi la période à laquelle les enfants sont devenus grands, on peut faire de nouveaux projets en couple.

À la ménopause, le corps change. Effectivement, la baisse d’oestrogènes fait perdre du muscle. Je conseille donc vivement de faire de l’exercice pour renforcer sa masse musculaire. Dans l’idéal, il faut marcher  minutes chaque jour et avoir une activité physique une à deux fois par semaine. On n’a pas nécessairement besoin de matériel, il y a beaucoup de choses que l’on peut faire chez soi, comme les abdos fessiers. Il est, également, essentiel de préserver son sommeil et de savoir se ressourcer, respirer à plein poumons… mais aussi de se faire plaisir : en se faisant faire un massage ou mieux, en faisant l’amour.

Beaucoup de femmes craignent la prise de poids... du stress et des émotions, et bien sûr conseils alimentaires.

Éditions Albin Michel. 288 p. 19,50

Ne pas faire de repas copieux le soir. Mieux vaut consommer les féculents et les produits laitiers le midi. Et si l’on boit du vin, on ne prend pas de dessert, car l’alcool contient du sucre [L’ouvrage comporte près de  recettes adaptées à chaque saison pour manger sain et équilibré, Ndlr].

Pour résumer, comment passer l’étape de la ménopause en toute sérénité ? En étant bien dans sa tête et en restant à l’écoute de son corps ! « Réussir sa ménopause. Un programme en deux étapes pour rester belle ! » Ed. Alpen.  p. , €. un témoignage exceptionnel, émouvant et étonnamment lucide. Cet ouvrage est présenté et commenté par Philippe Jeammet, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris-descartes.

Éditions Odile Jacob. 240 p. 21,90