Prévention
Lutter contre la sédentarité est aussi important que pratiquer des activités physiques. Le point à l’occasion de la 1re journée d’information organisée par Azur Sport Santé
Les bienfaits de l’activité physique pour la santé. Le sujet pourrait être considéré comme «léger». Il ne l’est définitivement pas. «Depuis 2011, l’insuffisance d’activité physique est la première cause de décès évitables dans les pays développés, devant le tabac.» Le propos du Pr Martine Duclos, médecin du sport au CHU de Clermont-Ferrand, n’emprunte pas de détours. À l’occasion de la première journée Agita organisée par Azur Sport Santé, elle enfonçait encore le clou : «La sédentarité nous rend malade et nous fait perdre des années de vie en bonne santé.» Et que tous ceux qui, fréquentant régulièrement les salles de sport ou pratiquant un footing quotidien, seraient tentés d’interrompre leur lecture, prennent le temps d’écouter la suite: «La sédentarité est indépendante du niveau d’activité physique; elle correspond au temps que l’on passe assis, depuis le réveil jusqu’au coucher. Et on sait aujourd’hui que même si on est par ailleurs physiquement actif, ce qui est bien sûr, fortement recommandé, la sédentarité tue.»
Douze heures en moyenne
Une personne qui passe seulement deux heures par jour assise aurait ainsi un risque de décès précoce (avant 65 ans) inférieur de 42 % à celui d’une personne rivée à sa chaise – ou vautrée sur son divan – huit heures par jour. Et nous serions très nombreux dans les rangs de ces sédentaires. «Une étude récente réalisée en France auprès d’adultes âgés de 44 ans en moyenne, révèle que le temps passé assis est de 12 heures! 6 à 7 heures au travail, 1h30 dans les transports passifs et 4 heures au domicile. » Les jours de repos, ce temps assis est diminué, mais il reste néanmoins très élevé, environ 8 heures, occupées essentiellement par les écrans, télévision, jeux vidéo, ordinateurs, smartphones… «Et même une heure d’activité physique intense par jour ne permet pas de compenser ce temps passé assis», insiste la spécialiste. Comment lutter contre cette sédentarité, «mal du siècle» et ses effets délétères?
Se lever toutes les heures
En s’efforçant, déjà, de réduire le temps assis prolongé. « Dès que l’on est debout, on a une dépense énergétique, puisque l’on fait travailler des muscles. Ainsi, je conseille déjà de se lever une minute toutes les heures ou 5 minutes toutes les 1 h 30 ; ça suffit à annuler les effets néfastes du temps passé assis. Autre possibilité pour ceux qui le peuvent, s’équiper d’un bureau réglable en hauteur ; on peut commencer à travailler debout, puis s’asseoir lorsque l’on est fatigué. Et aux adeptes des réunions, je préconise de commencer à discuter en marchant : on réfléchit mieux, on a les idées claires, et les réunions durent moins longtemps ». Cette lutte contre la sédentarité portera d’autant plus ses fruits qu’elle est associée à de l’activité physique régulière «Même si les recommandations Bientôt une cartographie Créée en , et présidée par le Dr Alain Fuch, l’association Azur Sport Santé est aujourd’hui centre de ressource et d’expertise du sport santé pour l’est de la région Paca. Parmi les membres fondateurs, les deux anciens athlètes, Odile et Stéphane Diagana : «Un travail de collaboration entre Azur Sport Santé et l’ARS Paca notamment va être rapidement entrepris pour mettre à disposition du public la cartographie réalisée dans le Var et les Alpes-Maritimes, concernant l’offre d’activité physique adaptée aux limitations fonctionnelles des patients ». Ce recensement est prévu par le décret sport santé sur ordonnance duer mars .
sont de 30 minutes 5 fois par semaine, quelques minutes par jour sont déjà capables de réduire sensiblement le risque de mortalité prématurée, quels que soient l’âge, le sexe et l’état de santé. Chez les personnes malades, l’activité physique fait même partie de la prise en charge.» Avec des bénéfices reconnus : en témoigne la publication récente d’un décret entérinant «le sport sur ordonnance » pour les patients en affection longue durée. «Leur médecin, dans le cadre du parcours de soins, peut leur prescrire une activité physique adaptée, encadrée par un professionnel formé à ce type d’accompagnement.» Pour conclure, une règle d’or pour tous: se refuser à toute économie de mouvement, que ce soit au travail, chez soi, ou lors des activités de loisir. Car, comme l’a écrit Jacques Brel: «Un homme est fait pour être mobile. Tout le malheur vient de l’immobilité.»