« Les syndicats ne donnent aucune leçon de morale »

Olivier Masini, secrétaire général CGT Var

Pour le secrétaire général de la CGT Var, Olivier Masini, les syndicats respecteront le choix politique de dimanche.

Le vote de dimanche a occupé les discussions lors de la manifestation du mai, par ailleurs clairsemée. Pourquoi ? Non, je n’ai pas vu la même chose que vous. Oui, les travées ont abordé le vote, c’est normal vu le contexte. Mais le mai reste syndical, et non politique ! De plus il n’y a pas d’amertume, c’est juste que notre micro ne fonctionnait plus correctement (lire notre édition du  mai)… Pour la CGT, le mai reste un moment de fraternité et d’internationalisme partagé. Par respect de l’histoire du syndicalisme, la tonalité reste traditionnellement mesurée sur cette mobilisation. Pourtant, la division syndicale a bien perturbé le mouvement… Oui, la division existe. Certaines organisations ont déjà pris position. Nous, on continue nos revendications qui n’ont pas changé. Nous martelons toujours la défense de nos valeurs contre le racisme et la xénophobie : pas une voix au Front national ! Nous créons les conditions pour peser sur les choix politiques. Et nous pensons toujours que la responsabilité de l’avenir du pays ne doit pas peser sur la population.

Pourquoi n’y a-t-il aucune unité syndicale quant au vote Macron ? Parce qu’au fond, rien n’a changé, avant la loi El-Khomri comme après. Qu’on arrête avec les politiques d’austérité qui font le terrain de l’extrême droite ! Le phénomène de peur amène au résultat du premier tour. Quant au vote, il est de la responsabilité individuelle, en âme et conscience. Nous ne donnons aucune consigne, ni leçon de morale.

Qu’espérez-vous du futur dialogue social ? On attend de voir. Le seul constat, c’est que personne ne met les moyens pour qu’il ait lieu. Nous demandons de la vraie démocratie sociale, pas celle à coup d’articles . ou d’ordonnances. Il faut savoir écouter… Nos militants ont besoin de respect par rapport aux luttes menées ces dernières années.

Que pensez-vous des actuelles critiques des responsables politiques contre les syndicats comme la CGT ? La CGT a toujours combattu toutes les formes d’inégalité et de violences. On sait ce qu’on a à faire.