La zone agricole protégée lance « un signal fort »
Les élus ont arrêté le périmètre du territoire de reconquête agricole à 280 hectares, soit 15 à 20 % de la superficie communale. Une surface qui pourra être étendue à l’avenir
La zone agricole protégée (Zap) gardéenne prend forme. Les élus viennent d’arrêter le périmètre (280 hectares) de reconquête agricole, modelé en partie sur des zones inondables (13,3 hectares). « Cela représente 15 à 20 % du territoire communal (de 1 556 hectares, Ndlr), c’est pas mal… », a précisé le maire Jean-Louis Masson. Le diagnostic détaillé de l’agriculture communale a été présenté en conseil municipal par la référente de la Chambre d’agriculture du Var, Emmanuelle Lan (notre photo ci-contre).
Qu’est-ce l’objectif principal du périmètre de la Zap ? C’est un outil de préservation du foncier agricole. Il permet de sanctuariser l’espace afin de pérenniser l’outil de travail des exploitants.
Quel inventaire tirer de l’actuelle exploitation du territoire ? La zone agricole locale est très diversifiée. Près de hectares sont exploités par les grandes cultures ( hectares), la viticulture (, ha) et l’horticulture-maraîchage ( ha). Pourtant, les conditions d’exploitation sont rendues difficiles par plusieurs facteurs (problèmes de voisinage, paysage destructuré, réseau inadapté…). Quelles sont les difficultés rencontrées les agriculteurs ( exploitations locales) ? D’abord, la problématique de rétention foncière. Les propriétaires sont réticents à mettre à bail leurs terrains. Puis il y a les problèmes d’accès aux parcelles agricoles, le grignotage de la plaine, la “cabanisation” (habitation ou jardins familiaux, Ndlr). Leurs conditions de travail (entretien des canaux, rétention d’eau, gestion du pluvial, etc.) peuvent aussi être améliorées.
Le périmètre est-il contraignant pour le maire ? Il est défini sur un document supra communal. Une fois mis en oeuvre, le maire ne peut plus ouvrir une zone à l’urbanisation sans passer par l’avis de la Chambre d’agriculture, de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) et de la CDOA (Commission départementale d’orientation agricole). En quelque sorte, la Zap agit comme une protection supplémentaire sans délai.
Comment avez-vous établi la superficie de la Zap ? On a travaillé depuis sur la zone agricole définie par l’actuel plan local d’urbanisme, située au sud de la ville, à laquelle on a rajouté l’aire de la GrandeChaberte. Mais la superficie protégée peut encore évoluer. Une réflexion sur une parcelle de l’espace urbanisé a d’ailleurs été portée, elle devrait être étudiée à l’avenir.
Comment réexploiter des terres aujourd’hui en friche ( hectares) sur la commune ? La Zap permettra d’organiser une animation foncière à travers un plan d’actions. Concrètement, on va expliquer aux propriétaires que leurs terres ne seront pas constructibles, qu’il ne sert à rien d’attendre… On leur présentera aussi, dans des réunions, les solutions pour remettre leur foncier à disposition : vente, location, fermage, etc.
aussi proche des villes ? Cette Zap, la première en zone périurbaine dans le Var, est un signal fort pour le département. Elle peut entraîner un effet boule de neige sur les communes aux alentours de Toulon. Elle peut introduire le principe de protéger ces espaces à fort potentiel agronomique. Elle est une passerelle au développement du circuit court, à la remise en culture des parcelles et à l’installation d’agriculteurs. Je rappelle que ces terres sont toutes irriguées par le réseau du canal de Provence. Si on veut cultiver, il n’y a plus qu’à !