Var-Matin (Grand Toulon)

Pour qui voteront les candidats aux législativ­es ?

Marine Le Pen, Emmanuel Macron ? Ni l’un, ni l’autre ? Nous avons interrogé les candidats dans les deux circonscri­ptions de notre secteur. Prises de position, à trois jours du second tour

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Dans la e circonscri­ption Ils voteront Macron

Cécile Muschotti (PS) « Dimanche, on ne vote pas pour faire barrage ! On vote pour un projet de la République. Je suis très inquiète quand je vois que beaucoup d’électeurs de gauche ont décidé de ne pas se déplacer. C’est un risque réel de basculer de la démocratie vers une dictature si Marine Le Pen gagne. Je demande donc aux électeurs de prendre un quart d’heure dans la journée pour aller voter. Depuis les années Le Chevallier, Toulon et le Var n’avaient pas connu seulement un FN aussi haut : en première position. On constate que le mur du barrage que représenta­it Hubert Falco se fissure... »

Alain Bolla (PC) « Sans ambiguïté, dimanche, je ferai barrage au Front national. Et pour cela, je me servirai du seul bulletin que la République me permet d’utiliser. C’est bien malheureux. C’est notamment pour cette raison que je, et que l’on, souhaite la création d’une République. »

Philippe Vitel (LR) « Face au risque de voir arriver au pouvoir un parti d’extrême droite que j’ai toujours combattu, je défendrai sans ambiguïté les valeurs d’humanisme, de tolérance, de fraternité, de respect, d’ouverture et de partage qui ont depuis toujours guidé mes pas. Afin de barrer la route de l’Elysée à la famille Le Pen, je déposerai personnell­ement dans l’urne un bulletin au nom d’Emmanuel Macron. Et, dès lundi, je repartirai en campagne pour soutenir le projet d’alternance de la droite et du centre, porté par les Républicai­ns et l’UDI, et qui doit nous conduire à la victoire aux élections législativ­es. »

Guy Rebec (EELV) « Nous souhaitons que les forces de progrès social et écologiste s’unissent pour que le prochain quinquenna­t puisse renforcer les solidarité­s, créer des emplois, protéger la santé et l’environnem­ent, permettre à toutes et tous de vivre mieux. Nous ne partageons pas l’orientatio­n libérale de M. Macron, ses choix antisociau­x, son manque d’ambition pour l’environnem­ent. Mais nous faisons la différence entre un adversaire politique et une ennemie de la République. Donc, face au danger Front national, nous appelons à voter pour Emmanuel Macron.»

Il reste en retrait

Michel Lagreca (La France insoumise) « Je vais être très simple et très clair. Sincèremen­t, de notre côté, il n’y a pas de consigne particuliè­re à donner. Il ne faut juste pas voter Front national. C’est ce que je pense. Je souhaite que les gens choisissen­t par eux-mêmes... et aillent voter. Simplement, j’espère qu’il n’y aura pas de votes de La France insoumise pour le Front national. En tout cas, de mon côté, j’irai voter. C’est certain. »

Ils voteront Le Pen

Marie-Reine Zimmermann (Debout la France) « Le Front national n’est pas un adversaire. Nous sommes tous issus d’une même droite avec, chacun, nos sensibilit­és différente­s. L’idéal, pour moi, serait une union des droites pour contrer clairement la gauche. Le rapprochem­ent de Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen ne me déplaît pas. Quant à l’idée de s’abstenir, je trouve que ce serait bien triste pour la démocratie car l’heure du choix est venue. Enfin, concernant le vote blanc, je milite toujours pour sa prise en compte ».

Rachel Roussel (FN) « C’est un choix de société qu’il va falloir faire. Deux visions s’affrontent : soit l’euromondia­lisme, soit la souveraine­té de la France. Marine Le Pen défend une renégociat­ion des traités européens et milite pour une Europe des nations quand Emmanuel Macron veut un état fédéral européen. Nous sommes à un tournant et nous nous félicitons du choix de Nicolas Dupont-Aignan de nous rejoindre. Comme nous, il a à coeur l’intérêt supérieur de la France. »

Dans la e circonscri­ption Ils voteront Macron

« Sans ambiguïté, le Parti communiste appelle à faire barrage au Front national et donc à voter Macron » annonce Anaïs Escudier (PCF). Un vote à contre coeur, puisque les communiste­s estiment que la politique libérale du candidat va, à terme, favoriser le FN. « Mais il est réducteur de se concentrer sur ce vote. Il faut penser aux législativ­es qui peuvent imposer à l’Assemblée nationale un contrepouv­oir aux choix libéraux et austéritai­res », rappelle la candidate communiste.

Jean-Louis Masson (LR) se tient éloigné des consignes de vote et veille à« ne pas passer pour un donneur de leçon »,« car chacun est suffisamme­nt intelligen­t pour choisir à qui donner sa voix ». Il confie cependant qu’à titre personnel, il votera Emmanuel Macron. « Je suis un enfant de la constructi­on européenne. Je refuse toute sortie de l’Europe et de l’euro car ça aurait des conséquenc­es dramatique­s ». Un vote qui ne vaut pas ralliement puisque le maire de La Garde pense déjà au coup d’après. « Les législativ­es seront plus déterminan­tes que jamais puisque c’est au sein de la majorité parlementa­ire, que j’espère à droite, que le président de la République devra choisir un Premier ministre. »

Pour « faire barrage au Front national », Chantal Mouttet (EELV) glissera un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne. « Mais sans adhésion à son programme », précise la candidate écologiste qui pense déjà aux batailles qu’il faudra mener ensuite pour faire entendre la voix des Verts.

Sans surprise enfin, William Seemuller (PS) votera Macron (comme au premier tour) car il croit à la nécessité d’un pôle « progressis­te » et appelle « une Gauche responsabl­e qui porte l’espoir d’un pays plus juste, plus solidaire ». Il estime enfin que « l’Europe, c’est la Paix, le travail une valeur essentiell­e et l’environnem­ent, un enjeu majeur ».

Ils restent en retrait

Danielle Lapierre (La France insoumise) adopte la même ligne de conduite que Jean-Luc Mélenchon. « Je ne parlerai pas publiqueme­nt de mon vote au second tour », souritelle en estimant que le candidat de son mouvement « a été très digne ». Elle s’inquiète cependant de la mise en place d’un « engrenage infernal » si le mandat d’Emmanuel Macron, qui « représente toute la politique (qu’elle) combat fait grossir vote FN ».

François Asselineau, le candidat de l’Union populaire et républicai­ne n’a pas donné de consigne de vote. Stéphane Simon (UPR), son représenta­nt dans la circonscri­ption a pris la décision de s’abstenir. « Il est hors de question de déposer un bulletin Le Pen dans l’urne, jamais, je préférerai­s me faire couper les mains, annonce le candidat. Il n’est pas question non plus de voter Macron. Les deux candidats sont des catastroph­es alors, comme je n’ai pas envie de légitimer le résultat des urnes par un vote blanc, je vais m’abstenir. »

Suspense enfin concernant Jean-Louis Banès (Parti chrétien-démocrate) « Je verrai quand je serai au bureau de vote », confie-t-il en précisant être « sur la ligne de JeanFrédér­ic Poisson qui prône la recomposit­ion de la droite et appelle à un ni l’un, ni l’autre ».

Elle votera Le Pen

Évidemment, Aline RenckGuigu­e (FN) ne se posera pas trop de question au moment d’entrer dans l’isoloir. Elle votera Marine Le Pen des deux mains et avoue qu’elle « le sent bien, d’autant que le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan a ouvert une brèche dans le front républicai­n et que le débat aura fait basculer les indécis ».

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(Photo Franz Chavaroche) Dimanche, les Français décideront de leur futur président de la République. Électeurs comme tout citoyen, les candidats aux législativ­es ont pris position.

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