Var-Matin (Grand Toulon)

Thibaud : « Ma prothèse a rouillé »

Divertisse­ment Le candidat unijambist­e de The Island : les naufragés, sur M6, se confie sur son aventure dans le Pacifique

- PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUELLE LITAUD

Thibaud fait partie des candidats de l’émission

The Island, sur M6, qui forcent l’admiration. Unijambist­e de naissance, il s’est lancé dans l’aventure avec sa prothèse. Une manière de montrer qu’une personne en situation de handicap peut relever les mêmes défis que les autres.

Qu’estce qui vous a donné envie de participer ?

C’est une aventure que l’on vit une fois dans sa vie. Je trouvais intéressan­t de voir comment se débrouille­r seul dans la nature sans aide extérieure. Je voulais aussi montrer qu’une personne avec une jambe en moins est capable de faire les mêmes choses que tout le monde.

Aviezvous pris des dispositio­ns particuliè­res pour votre prothèse ?

Pas vraiment. Ma prothèse n’est pas faite pour aller dans l’eau, elle a rouillé tout de suite. Avant de partir, un médecin m’a conseillé d’en prendre une autre avec moi, ce que j’ai fait. C’est vrai que, si la mienne me lâchait, cela aurait été dommage d’abandonner pour une raison « technique ». Le plus difficile sur place, c’était d’escalader les rochers.

Que craigniezv­ous le plus avant l’aventure ?

N’ayant pas suivi l’émission, je ne savais pas à quoi m’attendre. Ma plus grosse crainte, c’était la soif, mais, avec la saison des pluies, on n’a pas manqué d’eau. Le plus compliqué, ça a été de vivre en communauté. Chacun a son caractère et il faut faire avec, c’est loin d’être simple. Pour autant, nous sommes restés en contact, notamment avec Coco.

Quelle est la première chose que vous ayez faite en rentrant ?

J’ai pris une douche pendant cinq ou six heures. Avec les autres participan­ts, on a dû vider une nappe phréatique à nous tout seuls ! L’odeur de mon sac et de mes vêtements était infâme, on ne se sentait plus… La première nuit à l’hôtel, je n’ai pas très bien dormi et, le lendemain matin, j’ai eu plein de courbature­s, alors que sur place on dormait sur des rondins de bois et je n’en ai pas eu une seule !

Que retenezvou­s de cette aventure ?

Que l’on n’a pas besoin de grandchose pour vivre ! Je me suis remis en question et, moi qui ne montre pas beaucoup mes sentiments, je me suis rendu compte que je ne disais pas assez à mes proches que je les aime. Sinon, j’ai essayé, par ma participat­ion, de faire évoluer les mentalités concernant le handicap.

 ??  ?? Thibaud : « J’ai essayé, par ma participat­ion, de faire évoluer les mentalités concernant le handicap. Le plus difficile sur place, c’était d’escalader les rochers ».
Thibaud : « J’ai essayé, par ma participat­ion, de faire évoluer les mentalités concernant le handicap. Le plus difficile sur place, c’était d’escalader les rochers ».

Newspapers in French

Newspapers from France