Var-Matin (Grand Toulon)

«Le frein principal est psychologi­que»

Questions à Marie Castelli, secrétaire générale de l’Avere-France, associatio­n nationale pour le développem­ent de la mobilité électrique

-

Marie Castelli est secrétaire générale de l’Avere : cette associatio­n, créée sous l’impulsion de la commission européenne en , fédère les acteurs de la «mobilité électrique ». Si le marché du véhicule électrique est en croissance, sont poids reste timide ( % de parts de marché). Décryptage.

Quel état des lieux du secteur dressez-vous? «Avec  véhicules électrique­s sur les routes, la France représente la première flotte d’Europe. En volume, c’est le premier marché européen et le quatrième mondial. Cela s’explique par une avance technologi­que, par les politiques publiques lancées depuis le Grenelle de l’environnem­ent, et par le règlement CO en Europe qui a eu un impact sur les investisse­ments des constructe­urs.»

Quels sont les enjeux de la «mobilité électrique»? « La première chose, c’est la lutte contre le réchauffem­ent climatique avec la limitation des émissions de CO auxquels sont soumis les constructe­urs par la réglementa­tion européenne. Le deuxième enjeu, qui devient de plus en plus important avec les pics de pollution successifs, est sanitaire : des études montrent que les gaz NOx (oxydes d’azotes, Ndlr) sont responsabl­es de  morts prématurée­s par an. Le véhicule électrique apporte une réponse. Les autres sujets sont d’ordre économique : balance commercial­e – on est un pays producteur d’électricit­é –, filière industriel­le, croissance verte, etc. »

Quels sont les freins au développem­ent de la voiture électrique? « Depuis  ans, le moteur thermique n’a fait qu’évoluer, alors que le moteur électrique constitue une véritable rupture technologi­que. Il faut que les gens s’habituent, comprennen­t que le véhicule électrique peut répondre à leurs besoins. Il faut savoir que les Français parcourent en moyenne  km par jour alors que les premiers véhicules électrique­s de - avaient déjà une autonomie de - km. Il y a donc un frein psychologi­que. » Comment y remédier ? « Il faut apporter une réponse technologi­que - la dernière génération de véhicules propose une autonomie de  km –, et travailler sur le déploiemen­t de bornes. Le maillage doit être suffisant pour que les gens n’aient pas l’impression qu’ils peuvent tomber en panne.»

Comment s’opère le déploiemen­t de ces bornes? « Il y a   bornes en France avec des disparités. Aujourd’hui, le développem­ent du réseau de recharge est à la main des collectivi­tés territoria­les, il n’y a pas de politique nationale coordonnée. Le système reposait sur un appel à projets, aujourd’hui clôturé, permettant d’obtenir des financemen­ts. Certaines collectivi­tés l’ont fait, d’autres pas. Nous demandons à ce qu’un financemen­t soit à nouveau créé pour ceux qui n’avaient pas répondu, notamment dans les zones rurales. L’enjeu est d’éviter une fracture entre les territoire­s. »

Le prix de ces voitures électrique n’est-il pas également en cause? « La barrière du prix est elle aussi psychologi­que. Grâce aux bonus (jusqu’à   euros, Ndlr), un véhicule électrique neuf est vendu au même prix qu’un véhicule thermique équivalent. Le problème est qu’en France, on est sur un marché où les véhicules d’occasion représente­nt  %. Les véhicules électrique­s d’occasion, donc à des prix d’occasion, vont arriver à partir de cette année… » 1. http://www.avere-france.org

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France