Cédric Klapisch: Nice lui réussit mieux que Cannes
Le réalisateur de L’Auberge espagnolea présenté son nouveau film, Ce qui nous lie, en avantpremière au cinéma Pathé Masséna à Nice… Mais attend toujours une sélection au festival du film
Cédric Klapisch était à Nice vendredi, pour l’avant-première de son nouveau film, Ce qui nous lie. L’histoire d’une fratrie de vignerons de Bourgogne (Pio Marmaï, Ana Girardot, François Civil), confrontés à la difficile succession de leur père et qui vont devoir se battre pour la préservation de leur vignoble. Une très jolie saga familiale, rythmée par le passage des saisons. L’équipe du film s’est installée en Bourgogne pour le tournage, qui s’est étalé sur toute une année. L’occasion pour Cédric Klapisch, cinéaste essentiellement urbain jusqu’ici, de filmer la nature : «J’y ai pris grand plaisir, mais j’ai eu besoin de m’immerger longuement dans le pays. Je ne voulais pas que ça ait l’air d’un film de Parisien. Le plus beau compliment qu’on m’ait fait pendant la tournée c’est de me demander si j’avais des origines vigneronnes… »
« J’ai réalisé à quel point le vin était particulier »
Sous son apparente légèreté, habituelle des comédies de Cédric Klapisch (Un Air de famille, L’Auberge espagnole, Les Poupées russes, Chacun cherche son chat…), Ce qui nous lie aborde les questions cruciales de l’économie de la vigne, de la transmission et de la spéculation foncière. « J’ai toujours aimé le vin, raconte le réalisateur, mais c’est en voyant Mondovino, de Jonathan Nossiter, que j’ai réalisé à quel point ce produit était particulier et parlait du monde d’aujourd’hui, de la mondialisation, de l’identité française… J’ai eu envie d’en faire une fiction. Le cinéma parle souvent mieux des problèmes de société que tous les discours politiques. » À défaut d’avoir été sélectionné au Festival de Cannes (de mercredi au dimanche 28 mai), Cédric Klapisch viendra tout de même sur la Croisette, le 24 mai, pour promouvoir Lacinetek.com, le site internet qu’il a créé avec quelques amis réalisateurs. «C’est une plateforme de VOD sur laquelle chaque réalisateur propose sa cinémathèque idéale en cinquante films, expose-t-il. On en a déjà près de 700. » Pas trop déçu de ne pas être à Cannes pour Ce qui nous lie? «Non, j’ai l’habitude. Aucun de mes films n’a passé l’épreuve de la sélection. Il faut croire que je ne suis pas “cannable ”… » «Cannable» ou pas, on conseillera d’aller voir Ce qui nous lie, qui sortira en salles le 14 juin.