La cocaïne circulait entre la Corse et Toulon
Ils sont sept hommes – dont un est en fuite – et trois femmes à être jugés depuis hier à Toulon dans le cadre d’un trafic réalisé en 2014 et 2015 entre la région toulonnaise et la Corse
Ça a la couleur d’un vaste trafic de cocaïne entre la région toulonnaise et la Corse. Il y a des appels téléphoniques entre divers protagonistes aux propos stupéfiants, des contacts avec des détenus hyperspécialisés en la matière, des ressources non justifiées entre autres, des consommateurs qui passent aux aveux. Dès hier, le tribunal correctionnel de Toulon, présidé par Mme Krummanecker, a ouvert les débats de l’épais dossier d’instruction renvoyé pour jugement. Des kilos de procédure plus tard, sept hommes et trois femmes ont été renvoyés devant la juridiction pénale toulonnaise pour répondre, selon leurs rôles, de faits de transport, détention, offre et cession de cocaïne, participation à une association de malfaiteurs, blanchiment et détention d’armes au cours des années 2014 et 2015.
Mandat d’arrêt pour l’un des prévenus
Un seul prévenu manquait à l’appel ce lundi matin : Régis R., un Toulonnais de 45 ans, actuellement en fuite et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt, étroitement lié à des figures du banditisme. A son niveau, il lui est reproché la participation à cette « coke connection » aux liaisons dangereuses entre le continent et l’Île de Beauté, et ses voyages sous une fausse identité en Espagne à bord de véhicule à l’immatriculation douteuse. A la lecture de l’acte de renvoi, la présidente a également fait mention de la détention de plusieurs téléphones et de la fixation de rendez-vous pour faire fructifier la clientèle. Il a été fait état d’un grand train de vie sous un nom d’emprunt avec la location d’un bien à Carqueiranne, payé en liquide. « Mais nous n’en saurons pas plus, puisque nous n’aurons pas la chance d’entendre ou de voir M. R. durant les débats », a précisé la magistrate.
Le cas de deux marins
Avant l’audition du premier prévenu, Thierry V., un consommateur suspecté d’avoir joué un rôle dans le réseau, Mme Krummanecker a précisé qu’un volet n’avait pas été exploité, « et notamment ce qui concerne deux marins qui auraient contribué à transporter les produits stupéfiants », ainsi que la piste de différents clients. Il ne sera pas fait non plus mention de certaines écoutes téléphoniques liées à des « trafics périphériques ». Les audiences pourraient se dérouler jusqu’en fin de semaine devant le TGI de Toulon en fonction des auditions à la barre, des réquisitions du parquet de Toulon et des plaidoiries des avocats (1). 1.
Parmi les avocats de la défense figurent Mes Lionel Moroni, François-Xavier Kozan, Bertrand Pin, Christophe Hernandez, Kevin Travart, Valérie Coriatt, Frédéric Frenzel,