Salvador Repilado : « Rendre le monde un peu meilleur... »
En concert ce soir au théâtre Le Colbert, la formation cubaine Grupo Compay Segundo première fois à Toulon. Entretien avec son boss et fils du célèbre Compay Segundo... sera pour la
Cela faisait six ans que leurs guitares et maracas n’avaient pas transporté leurs aficionados européens dans les rues colorées de La Havane… En 2017, les muchachos cubains du Grupo Compay Segundo – fondé par feu Francisco Repilado dit Compay Segundo – sont donc de retour de ce côté-ci de l’Atlantique pour une tournée d’une vingtaine de dates. En France métropolitaine, onze villes se les arracheront. Parmi elles, Toulon. Entre deux accords de contrebasse, Salvador Repilado, le chef de cette formation cent pour cent made in Cuba, a répondu à nos questions.
Votre dernière venue en Europe date de et c’est la première fois que vous venez à Toulon. Pourquoi revenir précisément maintenant ? Tout d’abord, c’est pour commémorer le anniversaire de la naissance de Compay Segundo ! Ensuite, on fait également la promotion de notre dernier disque, sorti l’an dernier, Compay Son con Pasión ,en attendant le nouveau qui devrait être prêt l’an prochain.
Qu’est-ce que vous avez prévu de jouer ? Il y aura quelques nouvelles compositions mais, pour l’essentiel, nous allons nous souvenir des chansons de Compay Segundo (le fondateur du groupe, mort en , Ndlr).
Depuis l’immense succès de Buena Vista Social Club en , certains morceaux comme Chan Chan sont devenus des tubes planétaires… N’est-ce pas trop dur d’être considéré comme les ambassadeurs de la musique cubaine dans le monde ? Non, au contraire, c’est un honneur ! Nous défendons énormément la musique traditionnelle cubaine !
Qu’est-ce que cette musique peut apporter à notre monde contemporain ? Notre musique s’est toujours emparée du monde, de ce qui l’entoure. Donc aujourd’hui, on fait un peu office de mémoires… Dans nos textes, on parle des femmes, des hommes, de ce que font les hommes pour parvenir à leurs fins, comment il faut traiter les femmes avec respect et affection. On n’est pas là pour faire quelque chose d’agressif mais pour édifier les femmes et les hommes, rendre le monde un peu meilleur.
La France vient de sortir d’une période électorale assez intense, ça va lui faire du bien… On va apporter un peu d’émotion, d’allégresse, pour que le peuple français récupère de l’espérance dans le futur.
C’est quoi votre meilleur souvenir en France ? Mon premier concert à l’Olympia de Paris, avec Compay Segundo ,en . h de show !
Et le pire ? Un jour, nous allions donner un concert dans le sud de la France. Dans l’avion, l’un des moteurs prend feu. Tout le monde était très inquiet. Certains faisaient même des virements bancaires depuis l’appareil… Et pourtant Compay était très paisible. Il demandait seulement si sa guitare allait bien. Ce soir à 20 h 30, au théâtre Le Colbert, 34 rue Victor-Clappier. Ouverture des portes à partir de 19 h 30. Tarifs : 35 euros (32 euros en tarif réduit). Billetterie ouverte de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Rens. au 04.94.64.01.58. Une star mondiale C’est le novembre que le jeune Máximo Francisco Repilado Muñoz ouvre pour la première fois ses mirettes sur le monde. C’est à Siboney, une province de Santiago de Cuba. À partir de , il commence à se lancer dans l’étude de la musique, puis invente, en , son propre instrument, toujours utilisé aujourd’hui par ses muchachos : « el armonico », sorte de guitare à sept cordes. Tour à tour clarinettiste et guitariste dans une myriade de groupes, il lance, en , un duo, « Los Compadres ». Deuxième voix, Francisco Repilado se voit affublé d’un surnom qui ne quittera plus, Compay Segundo (le deuxième compère, Ndlr). En , il fonde sa formation, le Grupo Compay Segundo. Star à Cuba, il n’accédera véritablement à la renommée mondiale qu’en , avec le succès du documentaire et du disque Buena vista social club. Il joue alors dans les plus grandes salles (Olympia en ) ou auprès de célébrités (en devant le pape JeanPaul II), avant de mourir en .