Var-Matin (Grand Toulon)

«Répondre aux défis qui attendent l’université du XXIe siècle»

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Comment accueillez-vous cette nomination ? Je suis très honorée d’avoir été choisie comme ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En tant que membre de la société civile, je crois que le Premier ministre et le président de la République ont cherché, par ce grand ministère, à faire en sorte que des gens qui ont été aux manettes des université­s puissent répondre aux défis qui attendent l’université du XXIe siècle. C’est en tout cas ce à quoi j’essaierai de m’employer.

Comment ça s’est fait ? On est contacté. Il y a des discussion­s sur les idées, les projets que l’on porte. Et voilà. Ensuite, on accepte ou on refuse. J’ai accepté et j’en suis, encore une fois, très fière, et très honorée que l’on ait pensé à moi pour ce poste.

On a un peu eu l’impression que ce gouverneme­nt s’était constitué dans les dernières  heures. En fait, les choses étaient préparées bien en amont ? Évidemment qu’un gouverneme­nt ne se fait pas dans la précipitat­ion. Ce sont des choses qui se discutent et qui se réfléchiss­ent.

Quelles seront vos priorités ? Je suis, d’abord, extrêmemen­t contente qu’un ministère à part entière soit consacré à l’enseigneme­nt supérieur, à la recherche et à l’innovation. Je crois que cela répond à une véritable attente de l’enseigneme­nt supérieur. En tout premier lieu, je vais rencontrer mon prédécesse­ur, prendre en compte les dossiers en cours et puis fixer, lors du premier Conseil des ministres, les grands chantiers que j’aurai à mener.

Vous avez sans doute déjà une petite idée de ce que vous voulez faire ? Rencontrer, écouter et puis fixer un objectif qui est très clair. Celui de remettre la recherche et l’université française dans la compétitio­n internatio­nale. Veiller en même temps à l’accueil des étudiants. Veiller aussi à ce que les moyens donnés aux université­s leur permettent d’avancer, que ceux alloués aux organismes de recherche nous permettent de rester parmi les toutes premières puissances en matière d’enseigneme­nt supérieur. Et puis, il y a l’innovation. C’est quelque chose qu’il va peut-être falloir travailler plus avant. On sait que la France est excellente en matière de production scientifiq­ue, mais qu’on a dans le même temps un déficit en matière de transfert et d’innovation. Il y a donc beaucoup à faire sur ces sujets-là.

Cela doit-il passer par une plus grande collaborat­ion entre la sphère publique, à laquelle appartient l’université, et le monde des entreprise­s ? À l’image finalement de ce que vous avez initié ici à l’université Nice-Sophia Antipolis… Bien sûr, il y a déjà de très nombreux ponts entre l’université et l’entreprise. Mais l’idée c’est de simplifier ces relations, de les fluidifier, pour mettre finalement l’université au service de la société civile.

Estimez-vous que la recherche et l’enseigneme­nt supérieur ont été un peu malmenés ces dernières années, souvent pour des raisons budgétaire­s ? Je n’ai pas de jugement à porter sur les politiques antérieure­s qui ont été conduites. Beaucoup de choses ont été faites et il en reste sans doute beaucoup à faire.

Comment va se passer votre succession à l’université Nice-Sophia Antipolis ? Le président de l’université est élu par les membres du conseil d’administra­tion. Bien sûr, je vais démissionn­er de cette présidence. Mais j’ai une équipe avec laquelle je travaille depuis de nombreuses années. C’est une machine qui tourne, et le conseil d’administra­tion désignera de toute façon un nouveau président. Il n’y a pas de risque pour l’université. Nice-Sophia Antipolis et Nice-Côte d’Azur continuero­nt à avancer et à réussir comme elles le font depuis plusieurs années déjà.

Justement, cette propositio­n au premier plan national se justifie-t-elle aussi par les combats que vous avez menés ici, localement ? C’est vrai que nous avons, avec l’université Nice-Côte d’Azur et notre projet d’initiative d’excellence, innové. J’imagine qu’effectivem­ent, cela a pu peser. Mais c’est une question qu’il faut poser au Premier ministre et au président de la République.

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