Var-Matin (Grand Toulon)

Zineb Sedira : vision d’artiste entre mère et fille

- V. P.

Une artiste fait parler trois génération­s de femmes, dans la nouvelle exposition du Liberté. Zineb Sedira, française d’origine algérienne installée en Angleterre, se met en scène avec sa fille, qui parle anglais, et sa mère, Algérienne, qui a migré de la Kabylie à Gennevilie­rs en 1961. « Je voulais montrer cette chaîne diasporiqu­e », explique-t-elle à propos d’une vidéo où mère et fille se parlent dans deux langues différente­s, mais se comprennen­t, comme souvent dans les familles issues de l’immigratio­n. Mais la barrière de la langue existe bien entre la première et la troisième génération. « Cela n’empêche pas les gestes de tendresse, explique Zineb Sedira. Cela n’empêche pas un lien très fort entre nous, malgré nos langues. » Elle en fait la démonstrat­ion dans une série de photos, dans le hall.

Héritage et influences

Ce travail sur la transmissi­on, l’écoute et l’histoire orale a été impulsé au début des années 2000. L’artiste le poursuit en mêlant depuis « la grande et la petite histoire » de l’Algérie. « On souhaitait aborder la question de l’héritage, de la transmissi­on, sujet de notre Théma “Qui a tué grandmaman ?” », a rappelé Pascale Boeglin-Rodier, codirectri­ce du Liberté. Cette thématique s’inscrit aussi dans un partenaria­t avec le festival Photomed, qui s’intéresse cette année, particuliè­rement «au rapport à l’autre», a expliqué Philippe Sérénon, son directeur artistique. Dernier volet de cette exposition : des photos de l’intérieur de la maison de la mère de l’artiste, retournée vivre en Algérie ces dernères années. Où l’on s’aperçoit que cet intérieur « ressemble plus à celui d’une maison bretonne », fait remarquer Zineb Sedira...

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(Photo Frank Muller) Zineb Sedira a présenté son exposition, hier, au Théâtre Liberté.

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