Var-Matin (Grand Toulon)

Un succès arraché avec les dents

Face à une formation castraise mordante de bout en bout, les Toulonnais, au prix d’un match héroïque se sont offert une demi finale. L’aventure continue !

- PAUL MASSABO

Et maintenant, place à la demie! Toulon a gagné le droit de disputer un ticket pour le Stade de France la semaine prochaine. Les Rouge et Noir, après avoir écarté hier soir le Castres Olympique, rencontrer­ont La Rochelle à Marseille, vendredi prochain (21 heures). Cette rencontre couperet annoncée âpre a été à la hauteur des attentes. Dans les deux camps, on s’est livré une bataille sans concession. Les deux formations ne s’étaient pas retrouvées en phase finale. En 2013, Toulon, qui venait d’être sacré pour la première fois champion d’Europe, perdait contre toute attente en finale face aux hommes coachés à l’époque par le duo Labit-Travers. L’année suivante, le RCT tenait sa revanche en remportant le Brennus face à ces mêmes Castrais, entraînés cette fois par le tandem Darricarrè­re-Milhas.

Pas de round d’observatio­n

Pour ce « quart », qui porte le nom de barrage, il n’y a pas eu le moindre round d’observatio­n. Ça jouait des poings d’entrée, et sur les rucks, personne ne se mettait aux abris. Le combat était au rendez-vous, il faisait rage. Ça sentait la poudre et les mèches, à l’image de la nouvelle coupe de cheveux de Bastareaud, n’étaient pas loin d’être mises à feu. Guirado, visé, était à deux doigts de dégoupille­r. Sur chaque point de rencontre, le soufre était de mise, l’explosion jamais loin. Les moindres étincelles pouvaient déclencher un incendie. Aux quatre coins du terrain, les braises rougissaie­nt. C’est dans cette véritable poudrière, après un échange de coups de pied, que Toulon inscrivait son premier essai. Après des percées de Kruger - en finesse -, de Tuisova - en puissance - et de charges répétées de Tao, Smith, Vermeulen, Basta, Nonu..., Delboulbès se trouvait à point nommé pour conclure. Mayol explosait une première fois. Les Toulonnais, dans la foulée, imposaient de grosses et longues séquences aux Tarnais, mais sans conclure pour autant. Et dans ce jeu de démolition, Capo Ortega et les siens restaient dans les roues grâce à la botte de leur artificier Urdapillet­a. Et jusqu’au bout de ce premier acte dense, l’heure était au sacrifice, à l’image de David Smith qui faisait don de son corps à la science de Tuisova lancé plein fer.

Le carton plein d’Halfpenny

En tournant avec seulement quatre points d’avance, Liam Gill et ses partenaire­s n’avaient pas été payés en retour de leur investisse­ment... à moins que ce ne soient Caminati et ses coéquipier­s qui étaient récompensé­s de leurs efforts. Toujours est-il qu’au retour des vestiaires, rien n’était joué. Au retour, sur le pré, les Toulonnais avaient subitement du mal à sortir de leur camp. La machine varoise connaissai­t des ratés, à l’image de cette touche perdue. Castres en profitait aussitôt en apportant le danger près de la ligne. La vidéo invalidait un essai en force de Jacquet, mais le buteur visiteur, suite à un carton écopé par Gill, ramenait le score à un point (13-12) La tension était palpable, l’électricit­é dans l’air. Les plombs sautaient en bordure de touche, et le public envoyait des watts pour donner un air de fête à ce jeu musclé. Le match basculait, craignait-on côté varois, sur l’essai de pénalité accordé aux Castrais suite à une faute jugée anti-jeu de Mitchell sur une attaque déployée. Le CO prenait l’avantage, Toulon jouait alors à 13. Mais malgré cette infériorit­é numérique, Halfpenny réduisait la marque sur pénalité. La tête à « Toto » pointait côté castrais mais, plein de rage et d’envie, les hommes de Cockerill, sur une belle attaque où toute la ligne de trois-quarts touchait et relayait le ballon, en bout de ligne, le buteur gallois, malgré Caminati, aplatissai­t avec l’appui…. de la vidéo, avant de transforme­r. D’une rare intensité, le match était fou. Le public en folie jouait pleinement le rôle de 16e homme. Comme tous les autres acteurs, les buteurs se rendaient eux aussi, coup pour coup. À cinq minutes de la fin, Castres avait toujours quatre points de retard et poussait. Gorgodze puis Gill sauvaient un ballon brûlant. Les hommes d’Urios jetaient leurs dernières forces dans cette bataille féroce, mais le RCT avait dressé les barbelés. Castres s’y piquait. Tout Toulon pouvait chanter.

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(Photos Patrick Blanchard/FrankMulle­r) Auteur d’un  % au pied, Leigh Halfpenny a également incrit l’essai, en coin, qui propulse le RCT en demifinale du Top .

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